Lutte contre l’homophobie : comment en parler aux ados ?

Le ministère de l'Education a lancé lundi 28 janvier une nouvelle campagne de sensibilisation à l'homophobie et la transphobie dans tous les collèges et lycées, sur fond de recrudescence d'actes homophobes en milieu scolaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

"Ca suffit !", peut-on lire sur les posters et "flyers" qui sont distribués dans tous les établissements du second degré depuis lundi 28 janvier. Les lettres noires et couleur arc-en-ciel barrent différentes formes de discriminations inscrites en arrière-plan. Avec un slogan: "tous égaux, tous alliés".

Des prospectus proposant des pistes pour s'engager au quotidien et devenir un "allié" des jeunes LGBT sont également distribués; un guide d’accompagnement pour les équipes pédagogiques est accessible en ligne ainsi qu'un service d’écoute et d’aide à distance – ecoute.contrelhomophobie.org – accessible par téléphone (0.810.20.30.40 ou 01.41.83.42.81, tous les jours de 8h à 23h), par courrier électronique et par chat.

Insultes banalisées

"Les insultes homophobes, souvent banalisées, demeurent particulièrement fortes: "18% des lycéens ou étudiants LGBT déclarent avoir été insultés au cours des 12 derniers mois", souligne le ministère, citant une étude de l’IFOP réalisée en 2018. "Une enquête récente sur la santé des mineurs LGBT scolarisés révèle, en particulier chez les jeunes se définissant comme trans, un fort niveau d’appréhension face à l'école: l’expérience scolaire est perçue comme +mauvaise+ ou +très mauvaise+ par 72% d'entre eux, ajoute-t-il. 

De son côté, SOS Homophobie, qui fait de la sensibilisation en milieu scolaire, indique avoir constaté en 2017 une hausse de 38% des signalements "d'actes LGBTphobes en milieu scolaire". Les conséquences sont connues : le repli sur soi, l'échec scolaire, le décrochage, pouvant aller parfois jusqu’à des comportements suicidaires.

Risque suicidaire quatre fois plus élevé

Le risque de tentative de suicide reste quatre fois plus élevé chez les jeunes LGBT+ que dans le reste de la population, rappelle ainsi l'association."+PD+ demeure la première insulte prononcée dans les cours de récréation", indique à l'AFP son président Joël Deumier, qui évoque aussi "harcèlement, brimades et moqueries". Il se félicite que, pour la première fois, le mot "transphobie" apparaisse dans une campagne à l'école.

De son côté le ministère indique vouloir faire du 17 mai, Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, "un moment fort de solidarité avec les jeunes LGBT" dans les établissements scolaires.