"Il est très difficile de repérer la maltraitance parce qu'on est dans l'intime des familles"

À l'occasion de la Journée internationale des droits de l'enfant, le numéro d'urgence 119 fait le bilan de son action contre la maltraitance.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Entretien avec Violaine Blain, directrice du service national d'accueil téléphonique de l'enfance en danger
Entretien avec Violaine Blain, directrice du service national d'accueil téléphonique de l'enfance en danger

En 2016, le 119, le numéro gratuit d’Allô enfance en danger, a reçu plus de 469.000 appels. Près de 33.000 appels ont donné lieu à une prise en charge. Dans 60% des cas, les enfants étaient inconnus des services sociaux. Les explications de Violaine Blain, directrice du 119, le Service national d'accueil téléphonique de l'enfance en danger (SNATED).

  • Plus de la moitié des enfants repérés par le 119 n'étaient pas suivis par les services sociaux. Pourquoi n'ont-ils pas été repérés avant ?

Violaine Blain, directrice du 119 : "Il est très difficile de repérer la maltraitance parce qu'on est dans l'intime des familles. On n'ose pas forcément se dire est-ce qu'on est capable ou pas de bien voir les choses, de bien entendre… Est-ce qu'on ne va pas faire de la délation... Il y a beaucoup de situations qui ne sont pas au jour parce qu'on hésite parfois à le faire."

  • Qui vous appelle en général pour dénoncer des actes de maltraitance ?

V. Blain : "Ce sont essentiellement les parents qui nous appellent parce qu'ils peuvent eux-mêmes être en difficulté avec leurs propres enfants. On est parfois débordé avec de jeunes enfants ou on a des difficultés avec son adolescent. On peut aussi être inquiet de l'évolution de son enfant. On a également l'entourage de la famille qui nous appelle et aussi les enfants. Ils représentent 11% des appels."

V. Blain : "Il y a différentes formes de violence. Au 119, nous recevons beaucoup d'appels qui vont nous parler de situation où les enfants vivent des violences physiques. Mais, elles sont souvent associées à des violences psychologiques. Ce sont les deux violences principales. Il y a aussi les négligences, c’est-à-dire le fait de ne pas donner à son enfant ce dont il a besoin pour l’aider à se développer. Et puis il y a les violences sexuelles."  

V. Blain : "Bien sûr puisque l’enfant passe la majeure partie de son temps à l’école. L’Education nationale a déjà fait depuis de nombreuses années un travail auprès des professionnels pour repérer, détecter les violences et aussi travailler sur un circuit de l’information préoccupante."