Cancer : le vaccin HPV désormais remboursé pour tous les garçons

Le Gardasil, vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) remboursé pour les filles est désormais remboursé chez les garçons. Le papillomavirus est en effet sexuellement transmissible et est aussi à l’origine de cancers masculins.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Africa studio

Après les filles, les garçons. Un arrêté publié le 4 décembre au Journal officiel autorise le remboursement du vaccin contre le papillomavirus humain (HPV) Gardasil 9 aux garçons de 11 à 14 ans.

Ce vaccin était déjà recommandé et remboursé depuis 2007 pour les filles de 11 à 14 ans - et en rattrapage entre 15 et 19 ans - comme outil de prévention contre le cancer du col de l'utérus induit par certains types de HPV. Il était également recommandé et remboursé pour les hommes de moins de 26 ans ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes (HSH). Et le Gardasil avait vu son statut évoluer en décembre 2019, quand la Haute Autorité de Santé (HAS) avait recommandé la vaccination pour les deux sexes.

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1.750 cancers liés aux HPV chez les hommes

Pourquoi généraliser cette vaccination ? Tout d’abord parce que le vaccin HPV ne protège pas seulement contre le cancer du col de l’utérus. Il protège aussi contre les cancers de l’anus, du pénis et les cancers ORL. C'est-à-dire des cancers mixtes voire exclusivement masculins. Ainsi, environ 1.750 nouveaux cas de cancers induits par un HPV surviennent chaque année en France chez des hommes, et 4.580 chez des femmes, rappelait la HAS en 2019.

Freiner la transmission du virus

Ensuite, la couverture vaccinale actuelle contre les HPV n'atteint pas 30%. Un chiffre bien inférieur aux objectifs de 60% fixés par le plan cancer 2014-2019.

Or "la vaccination des garçons est perçue très favorablement par les médecins généralistes qui la citent comme le principal levier pour augmenter la couverture vaccinale" notait la HAS. Un bon moyen de protéger un maximum de jeunes hommes et de jeunes femmes. Car comme le papillomavirus est un virus sexuellement transmissible, vacciner les deux sexes permet de protéger un maximum de personnes en freinant la transmission du virus.

Enfin, pour la HAS, "la vaccination contre les HPV limitée aux filles et aux HSH pose des questions d'éthique, d'égalité d'accès à la vaccination et de stigmatisation liée à l'orientation sexuelle et au non-respect de la vie privée".

Combiner vaccination et dépistage

En pratique, la recommandation de vaccination des garçons contre les infections à HPV sera applicable en France au 1er janvier 2021, date à laquelle elle figurera, au même titre que celle des filles, dans le calendrier vaccinal officiel du ministère de la Santé.

Dans tous les cas, le vaccin ne dispense pas chez les jeunes femmes d’un dépistage régulier du cancer du col de l’utérus par frottis ou par test HPV. C’est en effet l’alliance du dépistage et de la vaccination qui permet de combattre ce cancer, comme le montre l’exemple de l’Australie.

Dans ce pays, des campagnes de vaccination gratuites chez les filles depuis 2007 et chez les garçons depuis 2013 ont été mises en place en complément du dépistage régulier chez les femmes. Depuis, l’Australie enregistre une chute du nombre de cancer du col de l’utérus et pourrait être en passe d’éradiquer cette maladie d’ici 10 à 20 ans.