Urgences : comment alerter les secours ?

En cas d'accident ou de malaise, on symbolise l'enchaînement des actions de secours par une chaîne. On l'appelle la chaîne des secours et le premier maillon est l'alerte. Alors qui et quand alerter ? Quels sont les renseignements impératifs à communiquer ? Les explications avec le Dr Gérald Kierzek, urgentiste.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Qui et quand alerter en cas d'urgence ?

Le premier réflexe à avoir en cas d'urgence est d'alerter les secours. L'alerte est une action capitale car elle conditionne le devenir des victimes et permet, lorsqu'elle est bien effectuée, l'envoi et l'arrivée rapide de moyens de secours adaptés sur les lieux de l'accident ou de l'incident médical.

La rapidité et la nature des secours dépendent des renseignements fournis pour donner l'alerte, c'est-à-dire des renseignements que vous donnez.

Donner l'alerte est obligatoire : il s'agit du minimum que chacun doit faire sous peine d'être passible de poursuites pour non assistance à personne en danger. En France, il existe trois numéros d'urgence :

- Le 15 : numéro du Samu, qui a en charge l'ensemble des problèmes médicaux d'urgence. Le Samu coordonne (régule dans le jargon) différents moyens à sa disposition : du simple conseil téléphonique à l'envoi d'une ambulance de réanimation (SMUR). C'est le moyen (et c'est une invention et une exception française) de dialoguer 24 heures sur 24 et 365 jours par an avec un médecin.

- Le 18 : numéro des pompiers, qui assurent les premiers secours (en cas d'incendie, d'accident la route...).

- Le 17 : la police

Le 112, numéro d'urgence européen

Le 112 est le numéro d'urgence européen, qui peut être composé à partir des téléphones fixes ou mobiles et qui permet d'obtenir le centre de secours le plus proche du lieu d'appel. L'avantage est que ce numéro est valable partout en Europe. Quel que soit l'endroit où vous voyagez, les personnes qui répondent sont censées parler anglais. Mais l'inconvénient est que vous "tombez" en fonction du lieu soit chez les pompiers, soit les CRS d'autoroute ou encore le Samu.

Heureusement, tous les services sont interconnectés et permettent de basculer les appels d'urgence sur le bon interlocuteur en fonction du problème. Par exemple, si vous appelez les pompiers pour un conseil médical, le stationnaire vous passera le Samu, etc.

L'appel des secours, via le 15, le 18 ou le 112, est gratuit à partir de votre téléphone fixe ou de votre téléphone portable.

Appels d'urgence : les numéros spécifiques

Il existe aussi des numéros plus spécifiques comme celui des urgences médicales ou encore les centres anti-poison. Ces numéros sont variables sur le territoire. Si le 15, le 18 et le 17 sont nationaux et accessibles partout, d'autres numéros comme les médecins de garde ne sont pas uniques et dépendent des organisations départementales. Certains départements sont bien organisés avec un numéro de régulation libérale (des médecins généralistes de ville de garde), d'autres le 15 permet d'obtenir les médecins libéraux après un premier tri par le standardiste (auxiliaire de régulation médicale) du Samu.

Les centres anti-poison (CAP), quant à eux, sont des centres d'information sur les risques toxiques de tous les produits existants, médicamenteux, industriels et naturels. Ils ont un rôle d'information auprès des professionnels de santé et du public et apportent une aide par téléphone au diagnostic, à la prise en charge et au traitement des intoxications. On trouve leurs numéros à 10 chiffres par région sur le site Internet de l'association des centres antipoison et de toxicovigilance. Le plus simple est d'appeler le 15 qui dispose de base toxicologique et est en lien avec le CAP.

Les renseignements impératifs à communiquer

Donner l'alerte le plus rapidement possible ne veut pas dire dans la précipitation et sans un minimum de renseignements : l'alerte survient après un examen rapide de la situation et des blessés. De même, lors de l'appel des secours, soyez calme et répondez aux questions que l'on vous pose : il ne s'agit jamais d'une perte de temps. Au contraire les quelques secondes perdues seront autant de minutes gagnées.

Vous pouvez aussi faire donner l'alerte par un témoin, qui appellera lui-même les secours. Vérifiez auprès de la personne qui appelle les secours, que le message transmis est complet….

Le message d'alerte doit comporter :

  • le numéro de téléphone ou de la borne d'appel ;
  • l'emplacement précis de l'accident (ville, rue, numéro, code d'entrée, ainsi que tout renseignement nécessaire aux secours facilitant la localisation) ;
  • la nature de l'accident et des risques éventuels persistant (incendie, explosion...) ;
  • le nombre de personnes concernées ;
  • l'état apparent de chaque victime ;
  • les premiers gestes effectués sur chacune des victimes.

Une fois le message d'alerte transmis, ne raccrochez pas et attendez que les secours vous aient confirmé la bonne réception de vos indications.

Que faire en cas d'accident sur la route ?

À partir des bornes de secours sur l'autoroute ou dans les lieux publics : il suffit de décrocher le téléphone ou d'appuyer sur le bouton d'appel. Elles sont généralement géolocalisées maintenant avec le point kilométrique (PK) précis et les sens de circulation, notamment sur autoroute.

Et bientôt, le système e-Call intègrera les nouveaux véhicules : à partir de 2015, l'Union européenne va rendre obligatoire le système d'appel d'urgence automatique dans les voitures. Un véhicule accidenté donnera l'alerte et ce même si son conducteur est inconscient, et en cas de collision (lorsqu'un ou plusieurs airbags se déclenchent), le 112, numéro d'urgence européen, est immédiatement contacté et le véhicule localisé par les secours. Selon Bruxelles, ce système permettrait de sauver 2.500 vies chaque année.

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