Enquêtes ouvertes après trois décès suspects au CHU de Nantes

La ministre de la Santé Marisol Touraine a saisi ce 17 novembre l’Inspection générale des Affaires sociales (Igas) après le décès de trois patients au CHU de Nantes, survenus à la suite de "complications graves" présentées après un traitement par chimiothérapie. Le 18 novembre, le pôle santé publique du parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur cette affaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Enquêtes ouvertes après trois décès suspects au CHU de Nantes

Quatre patients, atteints de lymphome et qui suivaient une chimiothérapie intensive ont reçu un traitement "comprenant le médicament cyclophosphamide en remplacement du médicament melphalan généralement utilisé", précise dans un communiqué le ministère. Suite à la survenue de complications graves entre le 10 et le 13 novembre, entrainant le décès de trois d’entre eux (les 10, 12 et 13 novembre), l’Igas a été saisi.

L’Igas doit déterminer "les causes exactes de ces complications graves, ainsi que sur l'organisation, les moyens et les conditions de réalisation des chimiothérapie", détaille le ministère dans un communiqué, soulignant qu’à ce stade "l'origine des complications n'est pas établie".

Le ministère précise avoir été informé le 17 novembre de la survenue de complications chez les quatre patients traités entre le 10 et le 13 novembre. Il note que "le quatrième patient est toujours hospitalisé au CHU de Nantes".

Un traitement couramment utilisé

La décision des médecins du CHU de Nantes d'utiliser la cyclosphosphamide plutôt que le melphalan (généralement utilisé pour traiter ce type de patients) a été motivée "par les tensions d’approvisionnement européennes sur le melphalan et par leur choix de réserver les lots dont ils disposaient au traitement des patients atteints de myélome, indication pour laquelle il n’y a pas d’alternative".

Le traitement par cyclosphosphamide, souligne le ministère, "est validé par la communauté médicale" et il a été "utilisé pendant des années pour la prise en charge des lymphomes". "Il est actuellement utilisé par d’autres établissements en France, dans le même contexte, sans que de telles complications aient été rapportées", ajoute-t-il.

C’est "la succession de cas" intervenus au CHU de Nantes a conduit la ministre à saisir l'Igas (IGAS) pour qu’elle mène une inspection sur les causes de ces complications. L'agence du médicament ANSM a de son côté lancé une enquête relative aux produits. Les premières conclusions de ces enquêtes sont attendues sous sept jours.

Dans l'après-midi du 18 novembre, le pôle santé publique du parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire sur cette affaire, a-t-on appris de source judiciaire.