Tester des médicaments sur des portions de vessie recréées en laboratoire

EN BREF – Des chercheurs toulousains ont annoncé être parvenus à cultiver in vitro les trois couches cellulaires qui tapissent la vessie, à partir de cellules souches. L’objectif : tester la réaction des cellules à diverses options de traitement.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Tester des médicaments sur des portions de vessie recréées en laboratoire (Image d'illustration)
Tester des médicaments sur des portions de vessie recréées en laboratoire (Image d'illustration)

Si cultiver des cellules d’un type particulier en laboratoire n’est pas chose aisée, parvenir à créer plusieurs couches d’un organe à partir de cellules souches est un défi encore plus grand. Des équipes de chercheurs de divers pays l’ont relevé pour des organes tels que le côlon, le poumon, le pancréas ou la prostate mais, jusqu’à présent, nul n’était parvenu à recréer in vitro la paroi interne de la vessie.

C’est chose faite, selon l’Inserm et les Hôpitaux de Toulouse qui ont diffusé ce 14 février un communiqué annonçant la prouesse, attribuée à une équipe d’une demi-douzaine de chercheurs et de médecins.

"Seules des cellules de la première couche, les cellules superficielles, pouvaient être prélevées et mises en culture pour analyse dans les cas d’inflammation afin d’en rechercher la cause (cancer, pathologies fonctionnelles, etc.)", expliquent les auteurs du communiqué. "L’obstacle est levé puisque la mise en culture des cellules souches prélevées sur une vessie permet de la reconstituer telle qu’elle existe, c’est-à-dire dans son environnement cellulaire complet et dans ses trois dimensions".

Un "organoïde" pour tester des médicaments

Ces travaux ne sont qu’une étape d’un programme plus global. Les chercheurs ambitionnent désormais de reproduire l’expérience à partir de cellules malades, afin de fabriquer un "organoïde" qui serait, par exemple, porteur de tumeurs. Par la suite, ils pourraient réaliser des tests médicamenteux sur la structure cellulaire complexe.

"L’objectif est de tendre toujours plus vers une médecine personnalisée. En effet, actuellement, tous les patients atteints d’un cancer de la vessie bénéficient de la même chimiothérapie, avec des résultats aléatoires", détaille le communiqué. "Certains d’entre eux obtiennent des résultats positifs tandis que d’autres ne voient pas leur état s’améliorer. La reconstitution de la vessie malade de chaque patient à partir de ses propres cellules souches [ainsi que] des tests médicamenteux sur l’organoïde ainsi créé permettront aux médecins de déterminer le traitement ad hoc. […] Le patient bénéficiera alors d’un traitement sur mesure, répondant parfaitement aux besoins de ses propres cellules."

la rédaction d'Allodocteurs.fr