Ecrans : un atelier pour aider les salariés à déconnecter

La surconnexion a des conséquences néfastes sur la santé physique, mais aussi mentale. Entre la gestion des mails, les alertes de rappel, les réseaux sociaux : certains salariés ont des difficultés à débrancher. Pour les aider à mieux gérer leur utilisation des écrans, des ateliers de "détox numérique" sont proposés dans les entreprises.

Lucile Boutillier
Rédigé le , mis à jour le

« Combien de fois par jour vous consultez vos emails professionnels ? » demande Virginie Boutin, coach professionnelle des Ateliers Durables. 

« 10 à 15 fois », répond un salarié parmi la vingtaine de personnes présentes ce jour-là pour assister à cet atelier autour de la "détox numérique". L'objectif  est simple : aider ces professionnels à prendre du recul sur leur utilisation de ces écrans.

« On est accros, on a tellement de choses qui sont possibles alors que ça peut attendre », remarque l’une des participantes.

Mais déconnecter complètement n'est pas réalise tant les écrans occupent une place importante dans le monde du travail. Difficile de limiter son usage des écrans quand la vie professionnelle pousse à toujours plus de connexion. « Il y a des dirigeants qui ont spécifié que dans leur entreprise, on avait 24h pour répondre à un mail », explique la coach des Aterliers Durables. « Des gens qui pensaient qu’ils avaient trois minutes pour répondre se sont détendus, des gens qui pensaient qu’ils avaient trois-quatre jours se sont réveillés ! »

L'impact est tel que cela peut rogner sur le temps de repos des salariés. Pourtant, en 2017, la loi sur le droit à la déconnexion oblige les entreprises de plus de 50 salariés à trouver des accords sur la gestion de la disponibilité des employés en dehors de leur temps de travail.

Conseils pour favoriser la déconnexion

L'atelier est donc l'occasion de rappeler des conseils de bon sens mais que l'on peine à appliquer : éviter d'utiliser son smartphone comme réveil pour ne pas être connecté dès que le jour se lève. Bien distinguer le temps de travail du temps privé, en coupant son téléphone lorsqu'on rentre chez soi :

« Je coupe mon wifi, je coupe mon réseau tous les soirs à partir de 21h et ça m’entraîne à faire autre chose de mes soirées, à aller me coucher reposé et pas surexcité par un écran. On peut faire en sorte que le smartphone redevienne pas si smart que ça, et juste un simple téléphone », recommande la coach.

Veillez aussi à désactiver les alertes de notification souvent trop nombreuses et inutiles.

Autre stratégie : privilégier les échanges réels par rapport au virtuel. « Le mail n’est pas fait pour avoir une conversation. Il faut se rappeler qu’en entreprise on peut se téléphoner ou passer se voir, entre être humains,» précise Virginie Boutin.

Dans cette idée, le recours aux "mails parapluie", ces mails envoyés en mettant un très grand nombre de personnes en copie ne sont pas toujours pertinents. Il convient de se poser la question du choix des destinataires. Enfin, comme aime à le répéter l'animatrice de l'atelier au sujet des mails : "au delà de trois, parlons nous de vive voix !"