Faut-il élargir le diagnostic préimplantatoire (DPI) ?

A l’approche de la révision des lois de bioéthique, les spécialistes débattent des indications du diagnostic préimplantatoire  (DPI).

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le DPI est une technique utilisée actuellement à titre exceptionnel. En 2015, seulement 227 enfants sont nés grâce à cette méthode en France. Le diagnostic préimplantatoire (DPI) est en effet réservé aux couples qui risquent de transmettre à leur enfant une maladie génétique d’une particulière gravité. L’intérêt de cette technique est de pouvoir réaliser un diagnostic génétique sur un embryon -obtenu par fécondation in vitro (FIV)- avant qu’il ne soit porté par la femme.  Le couple peut débuter une grossesse avec un embryon non atteint de la maladie recherchée.

Tout se passe dans un laboratoire. Les biologistes vont tout d’abord cultiver le plus d’embryons possibles à partir de la technique de la FIV.  Une fois la fécondation obtenue, plusieurs étapes importantes vont se dérouler en quelques jours. Cela débute par le prélèvement d’une ou deux cellules de chaque embryon afin de pratiquer le test génétique. Il permet d’identifier les embryons non atteints par la maladie qui pourront donc être transférés dans l’utérus de la femme pour s’y développer. Seuls 5 centres en France sont aujourd’hui habiletés à pratiquer le DPI.

Le DPI aujourd’hui est strictement encadré par la loi. Toutefois, il n’y a  pas de liste établie de maladies. La décision de recourir au DPI  est prise de manière collégiale, mais concerne principalement des pathologies comme la mucoviscidose ou la chorée de Huntington. Aujourd’hui, certains militent pour que d’autres maladies, comme les trisomies soient aussi détectées. Des pathologies déjà recherchées par le DPN, le diagnostic pré-natal, mais seulement après plusieurs semaines de grossesse. Une idée qui fait bondir le Professeur Jacques Testart, l’un des pionniers de la fécondation in vitro en France. Il considère que le DPI est assimilable à une sélection du meilleur des embryons. Un argument réfuté par le Professeur Nelly Achour-Frydman, biologiste de la reproduction à l’hôpital Antoine-Béclère (APHP 92). Elle plaide pour un élargissement des indications du DPI à d’autres maladies génétiques, détectées notamment par le diagnostic prénatal (DPN).