Les ravages du tabac revus à la hausse

Les décès causés par le tabac pourraient être largement sous-estimés selon une étude américaine. Les fumeurs qui décèdent prématurément seraient même 17% plus nombreux. En cause : certaines maladies mortelles, comme des infections ou certains cancers, oubliées des statistiques sur le tabagisme, et pourtant attribuables à la cigarette.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Tabagisme : une mortalité sous-estimée
Tabagisme : une mortalité sous-estimée

Chaque année, 78.000 Français meurent prématurément à cause de leur consommation de tabac. Pourtant, cette estimation serait un peu trop optimiste... Selon une étude américaine en effet, publiée le 12 février 2015 dans le New England Journal of Medecine, les décès dus au tabagisme sont sous-estimés.

Actuellement, 21 maladies mortelles sont imputées à la cigarette. Parmi elles : une douzaine de cancers, des pathologies cardiaques ou encore la broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO). Après avoir suivi pendant 10 ans plus de 400.000 hommes et 500.000 femmes, les chercheurs ont découvert que 15 autres pathologies mortelles avaient été oubliées de liste des maladies causées par le tabac.

Ainsi, les fumeurs ont deux fois plus de risques de développer des problèmes rénaux et six fois plus d'avoir une ischémie intestinale (diminution de l'afflux sanguin au niveau du système digestif). L'hypertension, les maladies respiratoires (hors BPCO), les infections et les cancers du sein et de la prostate font aussi partie de ces maladies à réévaluer. Au total, le nombre de décès imputable au tabac est augmenté de 17%.

Deux fois plus de risques de mourir précocement

En étudiant près d'un million de personnes, les chercheurs ont mis en lumière des pathologies, qui auparavant passaient inaperçues sur une cohorte plus réduite. Ces 15 nouvelles maladies sont bien souvent les conséquences de mécanismes inflammatoires aggravés par la consommation de tabac.

Plus généralement, les chercheurs ont constaté qu'un fumeur a deux à trois fois plus de risque de mourir prématurément qu'une personne qui n'a jamais fumé, même si le risque diminue progressivement après l'arrêt du tabac. Si leurs nouvelles estimations sont prises en compte, le nombre de Français qui succombent au tabac chaque année passerait de 78.000 à 90.000. 

Source : Smoking and Mortality — Beyond Established Causes. B. Carteer et al. The New England Journal of Medecine, février 2015. DOI: 10.1056/NEJMsa1407211

 

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