Les infirmiers en pratique avancée sont désormais une réalité

Agnès Buzyn, ministre de la Santé, a annoncé la publication du décret relatif aux infirmiers de pratique avancée, aux compétences élargies. Les premiers étudiants commenceront leur formation complémentaire dès septembre prochain.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Contrôle de la tension, prise de sang, pansements... Jusqu'à présent, toutes les missions des infirmiers sont précisément définies par l'ordonnance d'un médecin. Ce cadre va évoluer pour ceux qui, après trois ans d'expérience, auront suivi une formation universitaire de deux ans. Ils deviendront infirmiers en pratique avancée, selon les termes d'un décret signé aujourd'hui par la ministre de la Santé.

Des "super-infirmiers" plus expérimentés et autonomes

"C'est un changement complet dans la prise en charge des patients et un nouveau métier, explique Patrick Chamboredon, président de l'Ordre national des infirmiers. Les infirmiers en pratique avancée auront travaillé plusieurs années dans différents services et auront ainsi acquis une solide expérience clinique".

Ces nouveaux professionnels agiront par exemple au sein de réseaux de soins pour des patients dialysés ou diabétiques. Des pathologies qui peuvent exiger des adaptations immédiates alors que le médecin n'est pas disponible dans pareils délais. "Si l'infirmier arrive et qu'il voit que le patient est en hyperglycémie, il pourra faire un bolus d'insuline de manière à faire diminuer le taux de sucre dans le sang. Et il pourra moduler les doses pour que le patient soit en stabilité glycémique toute la journée", détaille Patrick Chamboredon.

"On est face à une pénurie médicale et des besoins qui augmentent, notamment sur les maladies chroniques. Il faut bien y répondre", ajoute le président de l'Ordre des infirmiers.

Début des formations dès la rentrée

La première promotion devrait commencer sa formation dès la prochaine rentrée. Face à l'urgence de la désertification médicale, le ministère de la Santé a promis 500 diplômés dès 2021, 5.000 d’ici la fin du quinquennat. Mais la signature du décret a pris du retard et les aspects financiers de cette réforme restent à définir... Alors cet objectif ne sera peut-être pas atteint aussi rapidement.