Pharmacodépendance : l'abus de médicaments nuit à la santé

Les Français sont réputés être les plus gros consommateurs de médicaments en Europe, à tel point que certains basculent dans l'addiction. On parle même de toxicomanie médicamenteuse. Alors que se joue-t-il dans cette relation particulière que nous entretenons avec nos médicaments ? Comment trouver la bonne distance entre eux et nous ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Pharmacodépendance : l'abus de médicaments nuit à la santé

Médicaments : quand la dépendance s'intalle...

Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent l'action des médicaments.
Marina Carrère d'Encausse et Michel Cymes expliquent l'action des médicaments.

Les médicaments à potentiel addictif sont nombreux. On peut citer les psychotropes qui agissent sur le système nerveux central, les barbituriques qui agissent sur le sommeil, les benzodiazépines qui servent à calmer les angoisses…. Mais il y a aussi les antalgiques et les médicaments anti-douleur en général.

Quels qu'ils soient, les médicaments sont des substances chimiques qui se retrouvent dans la circulation sanguine et certains peuvent agir au niveau du cerveau. Le cerveau est composé de millions de neurones interconnectés. Ces cellules nerveuses communiquent en envoyant des messagers chimiques appelés neurotransmetteurs.

Lorsqu'un neurotransmetteur est libéré par un neurone, il se lie à un autre neurone au niveau du récepteur de la même manière qu'une clé rentre dans une serrure. Si la clé rentre, le neurone récepteur est activé et fait suivre le signal vers un autre neurone et ainsi de suite. Les molécules médicamenteuses sont capables de se fixer sur les neurones et peuvent du coup, bloquer, ralentir ou intensifier la transmission d'un message. Un médicament peut également se lier directement à un récepteur à la place d'un neurotransmetteur.

Dans le cas d'un abus de médicaments, cette interférence dans la communication nerveuse peut entraîner une sensation pouvant temporairement apporter du plaisir ou une sensation de calme et de bien être. L'envie de ressentir de nouveau cette sensation est à l'origine de la dépendance. La personne consomme alors le médicament de façon compulsive en dehors de toute prescription médicale.

Un sevrage pour mettre fin à la dépendance

Patricia a été très accro à un médicament hypnotique et s'en est sortie…
Patricia a été très accro à un médicament hypnotique et s'en est sortie…

Parmi les nombreux médicaments susceptibles d'entraîner un effet d'accoutumance, on trouve un hypnotique, un "starter" de sommeil très consommé. De nombreux témoignages de patients font état d'une réelle dépendance à ce produit.

Pour aider les patients dépendants, le service d'addictologie de l'hôpital Paul-Brousse reçoit des patients en consultation et leur propose un protocole de sevrage lorsque cela s'avère nécessaire.

Migraines : gare à la surconsommation de médicaments

Pour apaiser ses migraines, Franck prenait entre 20 et 30 comprimés anti-migraineux par mois. Une consommation qui relève de l'abus médicamenteux.
Pour apaiser ses migraines, Franck prenait entre 20 et 30 comprimés anti-migraineux par mois. Une consommation qui relève de l'abus médicamenteux.

Les médicaments anti-douleur génèrent eux aussi, bien souvent, des addictions. Parmi eux on peut citer les traitements anti-migraineux.

La migraine étant parfois très douloureuse, elle génère un sentiment d'angoisse chez les malades qui peuvent avoir tendance à prendre trop de médicaments. Pour tenter de mettre fin à ce cercle vicieux, les médecins surveillent de près le nombre de comprimés pris par leurs patients.

En savoir plus la dépendance aux médicaments

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