Mauvaise observance : les pharmaciens de ville responsables ?

Le pharmacien de ville n'aide pas toujours à l'observance, ce sont parfois des vendeurs plus que des conseillers !

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec Christian Saout, secrétaire général délégué du Collectif interassociatif sur la santé (CISS) et avec le Pr Alain Astier, pharmacien :

"Il faut voir de quel type d'officines on parle. Il est vrai que à l'officine d'une grande gare parisienne, en province ou en campagne… les relations ne sont pas les mêmes. La clientèle n'est pas la même, la clientèle parisienne est beaucoup plus volatile, elle est plus cliente que patiente venant prendre des conseils du pharmacien.

"Deuxièmement, les pharmaciens d'officine sont de plus en plus conscients de l'importance de leur rôle dans l'observance parce que le pharmacien est celui qui voit le plus fréquemment le malade, au moins tous les mois pour le renouvellement de l'ordonnance. Il peut donc être extrêmement positif d'abord pour un suivi de l'observance c'est-à-dire poser des questions, petits interrogatoires très simples qui permettent de savoir le niveau d'observance du patient et en fonction de ce niveau d'observance d'avoir des actions d'information… Cela peut aussi être le moyen de rappeler au patient d'aller voir son médecin pour sa consultation régulière, qu'il doit faire ses dosages ou prendre sa tension… Le rôle du pharmacien d'officine est extrêmement important mais il est vrai qu'il y a beaucoup de progrès à faire."

"C'est en train de changer. Mais il y a deux difficultés. Avoir un moment d'échange avec un pharmacien sur l'observance ne se fait pas debout devant un comptoir. Donc il y a un petit problème d'aménagement des équipements d'officine. Cela commence à arriver. La deuxième difficulté, c'est que quand on veut travailler l'observance avec un patient, on n'est pas dans une position de conseil. Le conseil consiste à donner une information à quelqu'un qui la reçoit. L'éducation thérapeutique c'est un échange, c'est-à-dire du temps, des compétences… tout le monde n'est pas né pour l'empathie, tout le monde n'est pas né pour l'échange."

"Il faut que le pharmacien passe de la position debout derrière le comptoir à la position assise derrière un bureau avec le patient."