Un antibiotique classique modifié… et livré avec de nouvelles options !

Plutôt que de chercher des nouveaux antibiotiques, certains biologistes travaillent à modifier les anciens, et à y adjoindre de nouvelles structures bactéricides. Une stratégie qui semble payante, avec la publication de résultats encourageants sur une nouvelle version de la vancomycine, proposée avec de nouveaux accessoires !

La rédaction d'Allo Docteurs
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Un entérocoque, type de bactérie contre lequel la vancomycine est utilisée. (DR)
Un entérocoque, type de bactérie contre lequel la vancomycine est utilisée. (DR)

La vancomycine est une molécule antibiotique découverte et mise sur le marché dans les années 1950, qui agit en empêchant les bactéries de créer leur enveloppe externe. Mais les bactéries résistantes à la vancomycine prolifèrent, notamment celles présentant des mutations qui empêchent la molécule de s’arrimer à leur surface.

Fort de ce constat, des chercheurs californiens ont travaillé à modifier la molécule de vancomycine pour que celle-ci puisse s’attacher d’une autre manière à ses cibles. Un pari relevé, à en croire les résultats expérimentaux publiés fin mai dans les Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS). Mais cette équipe a tenté d’aller beaucoup plus loin, en enrichissant leur vancomycine "bis" d’autres structures bactéricides. D’une certaine manière, le soldat n’est plus équipé d’un simple fusil, mais également d’une baïonnette, et de grenades…

Quand bien même la bactérie aurait développé une résistance à l’une ou l’autre des "armes", deux autres pourraient théoriquement prendre le relai. Sachant que les trois structures moléculaires peuvent agir en synergie, pour ne laisser aucune chance à la bactérie visée. La probabilité que des bactéries présentant l’ensemble des mutations nécessaires pour contrer ce traitement apparaît très limitée… laissant espérer un peu de répit à la médecine.

Des essais thérapeutiques sur l’homme sont envisagés par les chercheurs à horizon 2022.

 

Les expériences réalisées en laboratoire sur la bactérie Enterococcus faecium suggère que la nouvelle molécule pourrait agir à des concentrations jusqu’à 50.000 fois inférieures à celles de la vancomycine.