Crise de l’hôpital : des enfants hospitalisés loin de leurs services d'origine

 En Ile-de-France, faute de médecins anesthésistes-réanimateurs, les services de réanimation pédiatrique doivent parfois orienter leurs jeunes patients à plusieurs centaines de kilomètres.

La rédaction d'Allo Docteurs
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A quelques minutes près, un nouveau-né de 12 jours atteint de bronchiolite ne pouvait pas être accueilli dans le service de réanimation pédiatrique de l’Hôpital Robert-Debré.. « Il a de la chance car on est plein tout le temps, explique le Dr Guillaume Geslain, pédiatre. Le patient d’avant est sorti à 14h, on a eu l’appel de Mantes-la-Jolie à 14h, donc on a pu l’accepter ! Le temps de préparer la chambre, de nettoyer et le temps que le SAMU arrive, etc vous voyez c’est entrée-sortie, c’est les chaises musicales. » 

24 enfants d'Ile-de-France transférés à Amiens, Rouen ou Dijon

Ce va-et-vient permanent s’est accéléré avec l’épidémie de bronchiolite. Depuis le mois d’octobre, 24 enfants ont été transférés hors de la région, contre 3 l’année dernière. Amiens, Rouen ou encore Dijon… Ils se retrouvent parfois dans des hôpitaux à plus de 300km de chez eux. Une situation exceptionnelle dûe au manque de lits disponibles dans les services de réanimation pédiatrique.   

Une pénurie directement liée aux postes vacants… « Les difficultés de recrutement du personnel paramédical pour assurer la sécurité de ces lits est essentiellement le fait de salaires totalement inadapté à la charge, à la responsabilité que représente ce métier, constate le Pr Stéphane Dauger, chef du service de réanimation pédiatrique. Le salaire moyen des infirmières de l’hôpital public français est à la 26ème position des salaires infirmiers sur l’ensemble de l’OCDE. C’est indéfendable ! » 

"C'est absolument insupportable, nous avions prévenu !"

Une situation intolérable pour ce responsable : « En tant que professionnel, c’est absolument insupportable de se dire qu’alors nous avions prévenu, on n’a pas été capable de dégager les moyens pour accuser comme on le fait d’habitude les conséquences de cette épidémie ! »,  poursuit le Pr Dauger.

Face à cette crise, la ministre de la santé Agnès Buzyn a fait appel à l’Inspection générale des affaires sociales qui doit rendre une série de recommandations d’ici le mois de janvier.