Travail : femmes et handicapées, la double discrimination

A compétence égale, les femmes handicapées occupent dix fois moins les postes de cadres que les hommes handicapés. Portrait de Stéphanie Jeantet, salariée à la SNCF et déficiente visuelle, un exemple à suivre pour les entreprises.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

En 2022,  le genre féminin cumulé au handicap reste un frein majeur pour l'emploi. Il augmente le temps partiel, notamment partiel, la précarité, avec des emplois moins qualifiées, tout en durcissant le plafond de verre. Il diminue l'accès à l'emploi ou au retour à l'emploi (source : Agefiph). Les femmes en situation de handicap souffrent d'une double discrimination d'après le Défenseur des droits. 


Chaque matin, Stéphanie prend les transports en commun, comme de très nombreux parisiens. Mais contrairement à la plupart d’entre eux, elle suit toujours exactement le même chemin pour parcourir les dix minutes à pieds qui la séparent de son bureau afin de ne surtout pas prendre de risques. Stéphanie est déficiente visuelle à cause d’une sclérose en plaques.

À lire aussi : Handicap : l'intérêt de créer sa propre entreprise

Bulle d'oxygène

Elle est entrée à la sureté ferroviaire il y a près de vingt ans mais quand la maladie s’est déclarée, elle a dû abandonner les patrouilles sur le terrain pour le service de la communication de la SNCF. Son employeur a accepté d’aménager son emploi du temps avec quatre journée de télétravail. Mais Stéphanie explique que sa journée au bureau représente pour elle une « vraie bulle d’oxygène ». Son poste de travail a été équipé avec du matériel adapté pour lui permettre de travailler dans de bonnes conditions.

Le problème, c’est que beaucoup d’entreprises ne jouent pas le jeu et les associations ne cessent de la faire remarquer. 10% des femmes en situation de handicap sont cadres, contre 16% dans la population générale.