Le Conseil d’Etat saisi après la décision d’arrêter les soins d’une adolescente

Inès, 14 ans, est dans un état végétatif depuis le mois de juin. En décembre, la justice avait validé l’arrêt des soins proposé par l'équipe médicale. Ses parents ont décidé de saisir le Conseil d’Etat.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Le Conseil d’Etat saisi après la décision d’arrêter les soins d’une adolescente

Inès est atteinte d'une maladie neuromusculaire auto-immune. En juin dernier, elle a fait une crise cardiaque. Elle est depuis hospitalisée au CHRU de Nancy, où elle restée plongée dans un état végétatif. Aussi le corps médical juge-t-il l’obstination à maintenir Inès en vie déraisonnable et contraire à son propre intérêt. Un avis partagé par le tribunal administratif de Nancy, qui a validé la décision des médecins le 7 décembre dernier. Jeudi 28 décembre cependant, les parents d’Inès ont décidé de saisir en référé le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française.

"Les données actuelles de la science ne laissent pas d'espoir"

Lors de l’audience devant le tribunal administratif de Nancy, trois experts avaient pourtant estimé que "l'enfant n'aurait plus jamais la capacité d'établir le moindre contact" avec ses proches. Mais pour la mère, "il n'est pas certain qu'elle ne puisse pas se réveiller. Son père, sa sœur, son frère sont contre, on ne peut passer outre l'accord des parents", a-t-elle affirmé devant le Conseil d’État. Celle-ci a notamment mis en avant ses convictions religieuses, et expliqué que donner son accord à l’arrêt des soins serait "un crime".

"C'est terrible, je suis médecin, mais je suis aussi un homme, un père, c'est une situation douloureuse, je vis quotidiennement avec les parents, c'est terrible pour nous de prendre un telle décision", s’est exprimé pendant l’audience le médecin en charge d’Inès. "Notre seul but, c'est l'intérêt supérieur de l'enfant […]. Je ne suis pas devin, mais les données actuelles de la science ne laissent pas d'espoir", a-t-il ajouté.

Une décision attendue sous 48 heures

Pendant cette même audience, les parents ont finalement accepté que soient pratiquées une trachéotomie et une gastrotomie sur Inès, afin de faciliter sa ventilation et son alimentation. Toutefois, selon le médecin, "on ne sait pas combien de temps va durer la procédure : deux, quatre, six mois... Ces opérations sont dans l'intérêt de l'enfant, mais c'est un épiphénomène qui ne remettra pas en cause notre décision".

Cette affaire rappelle l’histoire tristement célèbre de Vincent Lambert, hospitalisé depuis neuf ans après un accident de la route. Ce dernier est depuis resté dans un état végétatif, sans espoir d'amélioration. Mais sa mère s’oppose à l’arrêt des soins, contre l’avis de la femme de Vincent Lambert. Cette affaire n’est, à l’heure actuelle, toujours pas résolue. Néanmoins, en ce qui concerne Inès, le Conseil d’État pourrait rendre sa décision dans les 48 heures à venir.