Paris : sous un supermarché, le cimetière d'un hôpital

Des travaux entrepris par le Monoprix de Réaumur-Sébastopol, à Paris, ont permis de mettre au jour plusieurs squelettes. Les restes humains du cimetière d'un hôpital fondé au XIIe siècle.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

C’est une étonnante découverte qui a été faite par la direction d’un supermarché parisien à l'occasion de travaux d’agrandissement… Près de 300 squelettes ont été mis au jour au niveau des caves de ce supermarché du 2e arrondissement. Le Monoprix Réaumur-Sébastopol occupe un immeuble construit à l’emplacement du cimetière de l'hôpital de la Trinité, fondé au XIIe siècle et détruit à la fin du XVIIIe siècle.

Une équipe de l'Inrap, l’Institut national de recherches archéologiques préventives, fouille les lieux depuis plusieurs semaines. Objectif : mieux comprendre les pratiques funéraires mises en place en milieu hospitalier aux époques médiévale et moderne. Cela permettra notamment de comprendre de quelle manière les morts étaient pris en charge en période de famine, de fièvres ou d'épidémies.

A ce jour, huit sépultures multiples ont été découvertes. Sept d'entre elles comptent entre cinq et vingt individus. La huitième fosse s'avère beaucoup plus importante avec, pour l'instant, plus de 150 défunts. Il y ont été déposés avec soin, de manière très organisée : au moins deux rangées de corps sont déposés "tête-bêche", une troisième rangée semblant se développer en dehors des limites de la fouille. Les corps reposent sur cinq à six niveaux.

Cette très grande fosse commune dont les limites ne sont pas cernées, paraît correspondre à une crise de mortalité dont la cause n'est actuellement pas connue. Adultes des tous âges et enfants sont représentés. Les restes osseux ne présentent pas de lésions permettant d'identifier la cause de ces décès en masse. Des prélèvements ADN sont en cours afin de la déterminer. Des datations radiocarbone vont également être effectuées pour comprendre la chronologie de ces sépultures multiples. L’étude de ces restes humains peut durer plusieurs années.