Limitation de l'accès aux soins pour les migrants : « une aberration » pour les associations

Les associations s'élèvent contre le délai de carence de trois mois pour les demandeurs d’asile avant de pouvoir accéder à la protection universelle maladie. Les explications du président d’AIDES, Aurélien Beaucamp.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Que craignez-vous avec ces réformes ?

Aurélien Beaucamp, président d’AIDES : « Aujourd’hui, les demandeurs d’asile ont droit à cette protection dès qu’ils déposent leur demande. Mais on sait que cela prend déjà 3 à 6 mois. Avec ce délai de carence, il leur faudra donc attendre environ un an pour avoir accès à la protection universelle maladie et se faire soigner. »

Pourquoi ce retard de prise en charge est selon vous particulièrement inquiétant ?

Aurélien Beaucamp, président d’AIDES : « Cela va bien sûr mettre la personne en danger mais en cas de maladie contagieuse, cela peut aussi mettre en danger son entourage et la société. Puisque qu’on le veuille ou non les migrants et les demandeurs d’asile font partie intégrante de notre société. »

La Ministre de la santé a récemment dénoncé un « dévoiement » de la Sécurité sociale de base par des demandeurs d’asile venant de pays sûrs comme la Géorgie et l’Albanie. Les abus sont-ils nombreux ? 

Aurélien Beaucamp, président d’AIDES : « C’est une aberration. On parle de « présomptions » de fraude massive. Le rapport de l’Inspection générale des affaires sociales (IGAS) et l’Inspection générale des finances (IGF), missionnées cet été sur l’aide médicale d’Etat (AME), cite des isolés, de l’ordre de l’anecdote. »