Arrêts de travail : une expérimentation pour informer les entreprises

L'Assurance maladie a lancé une expérimentation auprès des grandes entreprises anormalement touchées par l'absentéisme. Le corps médical s'interroge sur le respect du secret médical.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

Lombalgies, troubles musculo-squelettiques (TMS) ou psychosociaux... Les pathologies liées aux conditions de travail ne cessent d'augmenter. Les troubles psychosociaux ont par exemple augmenté de 40% entre 2015 et 2016.

Pour mieux prévenir ces pathologies, l'Assurance maladie a lancé en novembre 2017 une expérimentation auprès de cinq grandes entreprises qui connaissent de forts taux d'absentéisme. Il s'agit de leur transmettre des informations sur la nature des arrêts maladie de leurs salariés et de confronter leur situation à celles de firmes comparables du même secteur d'activité. Le but étant de les inciter à mettre en oeuvre des actions de prévention et à réduire certains facteurs de risque. "Pour les risques psychosociaux, il n'y a que l'entreprise qui peut y travailler parce qu'une entreprise a une obligation de santé et de sécurité pour ses salariés sur ses lieux de travail", explique Marine Jeantet, directrice des risques professionnels à la CNAMTS.

Le corps médical s'interroge sur l'utilisation des données médicales. La Fédération des médecins de France (FMF) regrette de ne pas avoir été consultée par l'Assurance maladie sur ce projet. "On dit dans une entreprise vous avez 10, 15 ou 20 arrêts en rapport avec les TMS, vous croyez que le patron ne va pas faire le lien entre ceux qui sont arrêtés et les troubles ?", affirme le Dr Pascal Charbonnel (FMF).

Afin d'éviter la perte d'anonymat, l'Assurance maladie n'a sélectionné jusqu'à présent que des entreprises dont les effectifs sont suffisamment importants (plus de 200 salariés) afin que le lien entre les causes d'absence et les salariés soit impossible.

À ce stade, l'expérimentation porte sur cinq entreprises et de son évaluation dépendra son extension à plus d'entreprises.