On lui diagnostique une amygdalite… c’était une infection nécrosante

Une Londonienne avait consulté pour des maux de gorge. Plus tard, aux urgences, les médecins ont découvert que la situation était bien plus grave.

La rédaction d'Allo Docteurs
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On lui diagnostique une amygdalite… c’était une infection nécrosante
© Stacey Raymond

Stacey Raymond est une survivante. À cause d’une erreur de diagnostic, cette Londonienne de 32 ans a failli décéder des suites d’une infection nécrosante, rapporte le Daily Mail. Pourtant, en mars, quand elle consulte son médecin généraliste pour des douleurs à la gorge, celui-ci lui annonce qu’elle souffre d’une simple amygdalite (un type d'angine - une inflammation aiguë de la gorge - qui atteint principalement les amygdales). Elle se voit prescrire des antibiotiques pour cinq jours.

Mais rien n’y fait : boire et manger lui est devenu trop douloureux, et elle décide d’aller voir un autre médecin. "Ma femme Michél avait remarqué une grosseur dans mon cou. Mais on pensait que mes glandes étaient simplement gonflées à cause de l’amygdalite" se souvient Stacey. Le praticien, qui suspecte un abcès, lui dit d’aller directement aux urgences.

L'infection s'était étendue à son buste © Stacey Raymond

"Le médecin qui m’a accueillie a pensé à un abcès péri-amygdalien"

Une fois à l’hôpital, son état continue à se détériorer. L’infection atteint sa peau et ses muscles. "Le médecin qui m’a accueillie a pensé à un abcès péri-amygdalien[1] raconte Stacey. La trentenaire est opérée d’urgence, et garde un trou béant au niveau du cou. On lui administre des antibiotiques et des antidouleurs, mais elle ne montre aucun signe d’amélioration.

Au 1er avril, les rougeurs commencent à atteindre son bras gauche, et un scanner montre que du pus est entré dans un des poumons. Le diagnostic d’abcès péri-amygdalien est alors balayé : les médecins réalisent qu’il s’agit d’un abcès parapharyngé. Ce type d’abcès, plus profond, atteint les muscles, et peut entraîner le décès du patient.

Une greffe de peau de sa cuisse a été nécessaire © Stacey Raymond

"La douleur me consumait"

Stacey est alors transférée dans un autre hôpital, qui dispose d’un pôle de chirurgie cardio-thoracique. Elle est admise en unité de soins intensifs. "La douleur me consumait, je voulais juste que ça s’arrête. Les marques rouges sur mon bras grandissaient. Mais après l’opération, quand je me suis réveillée le lendemain matin, la douleur avait disparu" se rappelle Stacey.

Pourtant, la nuit suivante, son état se dégrade de nouveau. "Ma femme avait remarqué que mon cou était rouge, et que la rougeur s’étendait à mon bras gauche." Les médecins réalisent alors que l’infection n’est pas maîtrisée et que du pus continue de s’écouler d’une petite coupure dans son cou. "La bactérie était devenue nécrosante. Elle tuait mes tissus et mes muscles à une vitesse impressionnante. On m’a mise sous sédatifs et intubée avant de nouvelles opérations."

"Un risque que l’infection s’étende au cœur"

L’opération suivante dure quatre heures, le temps nécessaire pour drainer le pus présent sous la clavicule et sur la poitrine. "Cela a pris du temps parce que dans cette zone, il y a beaucoup de nerfs. Les abîmer aurait pu, par exemple, m’empêcher de sourire", explique Stacey. Même après cette opération, il restait un risque que l’infection s’étende au cœur. L’équipe médicale prévient donc la famille de la jeune femme : il faut se préparer au pire. Heureusement, les médecins finissent par stopper l’infection. En tout, une dizaine d’opérations sont nécessaires. Stacey aura passé 16 jours en soins intensifs, et aura eu besoin d’une transfusion sanguine.

Elle est ensuite gardée en observation pendant 32 jours. Sa blessure est laissée ouverte pour que les médecins puissent mieux la surveiller. Le 7 mai, pour remplacer la peau nécrosée, Stacey subit une greffe de peau issue de sa cuisse droite. "J’ai dû réapprendre à lever la tête, car ils ont retiré la peau qui soutenait les muscles et une partie du muscle sternocléidomastoïdien."

 

Aujourd’hui, Stacey a toujours du mal à bouger son cou. Mais elle ne pourrait être plus heureuse. "Depuis toutes ces opérations, je vois la vie du bon côté. Même si ça a l’air fou dit comme ça, cette expérience traumatisante est la meilleure chose qui me soit arrivée. Grâce à cela, je suis devenue une meilleure personne."


[1] Les abcès péri-amygdaliens sont des infections bactériennes qui, dans la plupart des cas, son dus à des amygdalites non soignées.