Chirurgie digestive : de grandes disparités dans les risques d’infections post-opératoires

Comparés aux patients des pays riches et intermédiaires, ceux des pays à faible revenu sont beaucoup plus susceptibles de développer une infection suite à une intervention de chirurgie digestive. Le risque d’infection à des bactéries résistantes aux antibiotiques est également plus élevé.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
La moitié (49%) des opérations étudiées étaient des interventions d’urgence, parmi lesquelles un tiers de retrait d’appendice (illustration) et un peu plus d’un tiers de retrait de vésicule biliaire.
La moitié (49%) des opérations étudiées étaient des interventions d’urgence, parmi lesquelles un tiers de retrait d’appendice (illustration) et un peu plus d’un tiers de retrait de vésicule biliaire.

Les infections survenant dans le mois suivant une opération digestive, au niveau de l’organe opéré ou des incisions chirurgicales, ne sont pas rares. La fréquence serait voisine de 9% dans les pays les plus développés, de 14% dans les pays de niveau intermédiaire, et de 23% dans les pays les moins favorisés, selon des travaux publiés ce 13 février dans The Lancet Infectious Disease.

Début 2016, les chercheurs ont suivi durant six mois plus de 12.000 patients de 343 hôpitaux répartis dans 66 pays. Leur objectif n’était pas seulement de déterminer si le taux d’infection était corrélé au niveau de vie du pays. Il s’agissait également d’observer les effets de l’usage plus ou moins systématique de certains antibiotiques sur le risque d’infection aux bactéries antibiorésistance.

Sur l’ensemble des cas étudiés, les infections mettaient en cause une bactérie résistante aux antibiotiques préopératoires dans plus d’un cas sur cinq. Un taux qui grimpait "à un cas sur trois" dans les pays à faibles revenus, a précisé l’un des co-auteurs des travaux dans un communiqué. Les chercheurs ont observé que ces pays étaient également ceux chez qui l’utilisation d’antibiotiques post-opératoires était la plus fréquente.

Le taux de mortalité associé à ces infections variait de 1,5% dans les pays les plus aisés à 4,8% dans les pays dont l’indice de développement était le plus faible.

Les chercheurs invitent à mettre en place rapidement des études rigoureuses pour déterminer quelles pratiques opératoires permettent au maximum d’éviter les risques d’infection, en particulier dans des situations où les ressources sont limitées.

la rédaction d'Allodocteurs.fr