70% des patients ont déjà menti à leur médecin

En cause notamment : la crainte de se faire sermonner ou d’être jugé trop durement. Mais ces petits mensonges peuvent avoir de graves conséquences.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
 Crédit photo : © bastamanography on Foter.com - Vidéo : "A ton médecin, tu ne mentiras point", chronique du Pr Françoise Forette, médecin interniste gériatre, du 12 décembre 2018
Crédit photo : © bastamanography on Foter.com - Vidéo : "A ton médecin, tu ne mentiras point", chronique du Pr Françoise Forette, médecin interniste gériatre, du 12 décembre 2018

"La relation médecin-patient doit se baser sur une communication honnête et ouverte afin de maximiser les bénéfices thérapeutiques", estiment des chercheurs américains. Selon eux néanmoins, ce n’est pas toujours le cas : ils ont publié une étude à ce sujet le 30 novembre dans le Jama. Les résultats sont éloquents : sur 4.500 patients interrogés, 70% ont confié avoir déjà menti, ou omis de communiquer une information à leur médecin. Ces données sont d’une importance capitale pour les chercheurs, qui expliquent que dans ce contexte, "les médecins ne reçoivent pas les informations dont ils ont besoin pour soigner au mieux leurs patients, en particulier les plus malades".

11% ont pris des médicaments qui ne leur étaient pas destinés

Les participants ont dû répondre à un questionnaire sur Internet. Parmi eux, plus d’un tiers ont affirmé avoir menti pour éviter le conflit avec leur médecin. 11% ont pris des médicaments qui ne leur étaient pas destinés, et un quart n’ont pas compris les instructions de leur médecin, sans toutefois oser demander des précisions. Beaucoup ont également menti sur leur régime alimentaire, sur leur activité physique ou sur le bon suivi de leur traitement. La plupart des participants affirment avoir peur d’être jugés ou craindre d’entendre des informations inquiétantes sur leur santé.

Autre donnée préoccupante : les malades chroniques sont ceux qui mentent le plus à leur médecin. "Ceux qui ont le plus besoin d’une prise en charge de qualité à cause de la complexité de leur pathologie sont les plus susceptibles de compromettre leurs soins", notent les chercheurs. Pour eux, il est indispensable que d’autres recherches soient menées sur le sujet afin d’améliorer la confiance des patients envers leurs praticiens, la communication entre eux et le confort des malades.