Pour vivre en meilleure santé plus longtemps, adoptez un chien !

Les bienfaits de la présence d’un animal de compagnie auprès des seniors n’est plus à démontrer. S’occuper d’un compagnon à quatre pattes serait bénéfique pour la santé physique et mentale. Françoise Forette, gériatre et heureuse propriétaire d'un chien, nous éclaire.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le

On sait depuis longtemps que posséder un chien est associé à une diminution des facteurs de risques cardio-vasculaires, une diminution de la pression artérielle, une amélioration du profil lipidique, une diminution des effets délétères du stress, mais peu de travaux étaient consacrés à l’action des chiens sur la survie des maîtres. Plusieurs études récentes (Kramer, 2019, Mubanga 2019) comblent cette lacune. 

Nouvelles études sur les bienfaits des chiens sur la longévité  

Le lien entre la longévité et le fait de posséder un chien a été étudié. La première étude est une importante méta-analyse (Kramer 2019) de toutes les études parues de 1950 à 2019. Dix études observationnelles, pertinentes d'un point de vue méthodologiques ont été retenues, elles portent sur près de 4 millions de participants. Dans ce travail, la possession d’un chien est associée à une réduction de 24% de la mortalité, toutes causes confondues et à une réduction de 65% de la mortalité après une crise cardiaque (infarctus du myocarde).  

La seconde étude, (Muganba, Octobre 2019) a été menée en Suède et a utilisé les registres de santé répertoriant les infarctus du myocarde, (180 000 de 2001 à 2012) et les accidents vasculaires cérébraux en phase aiguë (155 000 pendant la même période). Elle a, par ailleurs, identifié les possesseurs de chiens sur les registres du ministère de l’agriculture.  

En tenant compte de l’âge, du niveau socioéducatif, de l’état de santé antérieur, du statut marital, de la présence d’enfant, du lieu de résidence, du niveau économique, les auteurs constatent que la mortalité au décours d’un infarctus du myocarde est, chez les personnes qui ont un chien, inférieure de 33%, à celle des personnes qui n’en n’ont pas. 

De même, après un accident vasculaire cérébral, la mortalité des possesseurs de chien est de 27% inférieure. 

Ces chiffres sont surtout observés chez les personnes qui vivent seules, comme si le chien comblait les facteurs de risque inhérents au fait de vivre seul (isolement, dépression, manque de contact, sédentarité). Les ré-hospitalisations sont aussi moindres chez les personnes qui ont un chien.  

Une aide pour la santé des seniors 

Les observations montrent que les personnes qui ont un chien, ont moins de facteurs de risques cardio-vasculaires, moins d’hypertension, moins de cholestérol. Elles ont plus d’interactions sociales, moins de dépressions extrêmement fréquentes et délétères au décours de ces maladies mais le facteur le plus important reste probablement l’augmentation de l’activité physique nécessitée par la présence du chien car il faut bien sortir Médor...

Promener le chien au moins une demi-heure à vive allure...

En l’absence d’études contrôlées, avec tirage au sort, il est difficile de prouver une relation de cause à effet, d’autant plus qu’on peut aussi faire l’hypothèse que les personnes n’adoptent un chien que lorsqu’elles sont en bonne santé. Deux autres types d’études apportent un éclairage. 

Les travaux comparant le fait d’adopter des chats ou des chiens montrent que les chats apportent un confort affectif mais, qu’à l’inverse des chiens, ils ne stimulent pas l’activité physique et l’augmentation des relations sociales nouées lors des promenades. 

Une étude intéressante a pu identifier les maîtres qui promènent effectivement leurs chiens et ceux qui soit, possèdent un chien sédentaire qui n’a aucune envie de marcher (chiens de canapé ou de manchons) soit qui utilisent, pour des raisons d’agenda professionnel le plus souvent, les services d’un promeneur de chien. 

Seules les personnes qui promènent leur chien au moins une demi-heure par jour à vive allure, voient augmenter leur activité physique et en obtiennent un bénéfice. Partager son canapé avec son chien ou son chat peut combler un vide affectif mais ne diminue pas les facteurs de risques cardio-vasculaires et la mortalité. 

Lutter contre la solitude et l'isolement

Ces études plaident, une fois de plus, en faveur de l’intérêt de l’activité et du développement des relations sociales chez les seniors. 

Posséder un chien est aussi lié à une meilleure santé mentale et une moindre perception de solitude et d’isolement. Cela peut constituer une stratégie pour améliorer sa santé cardio-vasculaire, à la condition que l’adoption d’un chien conduise à mener une vie plus active physiquement. 

Les auteurs de l’étude suédoise, disent que pour vivre longtemps, adopter un chien est une bonne idée mais seulement si on se sent capable de lui faire mener un vie agréable.