Peut-on améliorer la dépression saisonnière avec une hygiène de vie particulière ?

Peut-on améliorer la dépression saisonnière avec une hygiène de vie particulière (sommeil, alimentation) ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Les réponses avec le Dr Florian Ferreri, psychiatre, et avec le Dr Carmen Schroeder, pédopsychiatre, spécialiste du sommeil et des rythmes circadiens :

"Le vrai traitement de la dépression saisonnière, c'est la luminothérapie. Mais même si on ne s'achète pas une lampe, on peut s'exposer beaucoup plus à la lumière le jour. L'idéal, c'est vraiment d'augmenter l'amplitude des rythmes circadiens. Et pour cela, on va augmenter tout ce qui est donneur de temps : plus d'exposition à la lumière le jour, plus d'activité physique le jour… Il est aussi intéressant de marcher 30 minutes dehors le moment de la pause le midi, à n'importe quel temps pour être à la lumière extérieure, faire un peu d'activité physique… Et au niveau de l'alimentation, il faut avoir une alimentation équilibrée et plutôt éviter tout ce qui est carbohydrates (féculents, sucreries en deuxième partie de journée…) car cela va aggraver les décalages de phases qu'on trouve dans la dépression saisonnière.

"Quand on n'a pas le moral, on a tendance à avoir envie de prendre du sucre. Cela est vraiment un symptôme de la dépression saisonnière et cela fait partie du questionnaire. On demande toujours au patient s'il prend du poids en hiver, s'il a envie de plus de sucre et de féculents… Mais si on prend sucre et féculents en deuxième partie de journée, cela va agir sur les rythmes. Cela va potentiellement décaler les rythmes, pas juste le jour même, mais même le lendemain. Il faut plutôt prendre le sucre ou les féculents le matin."

"Dans l'hygiène de vie, on sait que la lumière est importante mais il y a aussi l'activité physique et l'alimentation. Mais on ne sait pas si l'alimentation est cause ou conséquence. Une alimentation trop déséquilibrée, trop riche en sucres, en graisses… peut donner des dépressions. Et en même temps dans les dépressions saisonnières, alors que dans la dépression classique on a plutôt une anorexie, c'est-à-dire une baisse de l'appétit, il y a plutôt une augmentation de l'appétit notamment vers le sucré. Et on pense que cela peut dérègler un peu les systèmes et participer à la pérennisation des problèmes. Un autre conseil concerne la vitamine D dont on parle beaucoup. Quelques données intéressantes disent qu'il faudrait se supplémenter en vitamine D. Cela pourrait aider à lever certains symptômes de la dépression saisonnière.

"Il semblerait que la vitamine D est importante. On pense qu'on est assez facilement en déficit de vitamine D. Et l'autre donnée, c'est que le déficit est majeur en hiver. Et comme cela tombe à la même période où on est moins bien, on se dit qu'il y a tout de même un impact sur le moral donc on la met effectivement un peu à toutes les sauces. C'est une vitamine et une hormone qui est extrêmement importante pour le capital osseux mais aussi pour la régulation des systèmes de stress et de dépression. Pour toutes les personnes qui sont en milieu urbain ou qui ont peu d'activité extérieure, on va supplémenter sans même avoir à doser car il y a très peu de risque de surdosage."