Trisomie 21 : le dépistage prénatal au coeur d'une polémique

Une nouvelle politique de dépistage anténatal de la trisomie 21 a été mise en place depuis 2010. Mais selon la Commission nationale de l'échographie obstétricale et fœtale, l'évaluation de ce dépistage est insuffisante. Les médecins réclament d'en savoir plus sur son efficacité, les autorités sanitaires tardent à répondre

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

La qualité du dépistage prénatal serait menacée. C'est le cri d'alerte lancé par les membres de la Commission nationale de l'échographie obstétricale et fœtale. Ils ont présenté leur démission collective lundi 25 mars 2013 pour dénoncer l'absence d'évaluation de la nouvelle procédure de dépistage.

Depuis décembre 2009, le dépistage de la trisomie 21 s'appuie sur une stratégie combinée qui associe la prise en compte de l'âge maternel, un dosage sanguin chez la future maman de certains marqueurs biochimiques et des mesures échographiques du fœtus dès le premier trimestre de grossesse : mesure de la clarté nucale (épaisseur de la nuque) et de la longueur crânio-caudale.

Cette méthode de dépistage s'adresse à toutes les femmes, quel que soit leur âge, sous réserve qu'elles aient donné leur consentement par écrit. Au-delà d'un certain seuil de risque, un prélèvement par amniocentèse est proposé afin d’analyser les cellules fœtales permettant le diagnostic ou l'exclusion d'une anomalie chromosomique. Des prélèvements qui comportent un risque de 1% de perte de grossesse.

Selon cette commission, ces nouvelles dispositions ont permis de réduire de moitié le nombre d'amniocentèses "évitant la perte de 450 grossesses et réduisant annuellement les coûts de santé de 20 millions d'euros". Mais au-delà de ce constat, la commission voudrait s'assurer que la réduction du nombre d'amniocentèses n'a pas été préjudiciable à la fiabilité du dépistage. Ce qui est mpossible à vérifier en l'absence d'évaluation.

L'arrêté de 2009 qui a fixé les conditions de mise en place du dépistage des anomalies chromosomiques insistait sur la nécessité d'évaluer la pertinence de ces nouvelles dispositions. Pourtant à ce jour, les autorités sanitaires n'ont jamais recueilli ces données médicales de manière exhaustive.

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