Fièvre jaune : un Suisse opéré en urgence à Paris

Un homme a été pris en charge dans un hôpital parisien après avoir contracté le virus de la fièvre jaune en Guyane française.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Fièvre jaune : un Suisse opéré en urgence à Paris

Un ressortissant suisse  - atteint de fièvre jaune - a été opéré en urgence dans un hôpital parisien dans un état jugé "grave" il y a quelques jours. « Selon les dernières nouvelles, l'homme va bien, il se remet de son opération, explique le directeur de l'agence régionale de santé de Guyane, Jacques Cartiaux. Il a subi une intervention très sérieuse suite à la contamination par le virus ».

La fièvre jaune est une maladie virale aiguë qui se transmet par la piqûre d'un moustique infecté. Les premiers symptômes de la fièvre jaune (frissons, douleurs musculaires, maux de tête) évoquent tout d’abord une grippe, une dengue ou un paludisme. " Dans les formes graves, au bout de trois jours, une rémission passagère précède l’apparition d’un syndrome hémorragique avec vomissement de sang, d’un ictère (qui donne son nom à la maladie) et de troubles rénaux", indique-t-on à l’Institut Pasteur. « La mort survient alors dans 50 à 80% des cas, après une phase de délire, de convulsions, et un coma » précise-t-on à l’Institut.

La mort dans 50 à 80% des cas

"Il n'y a pas de traitement de la fièvre jaune", explique le Dr Anzime Ali Mohamed, infectiologue, "la seule chose que l'on puisse faire, c'est administrer des soins de support pour faire face au syndrome hépato-rénal en espérant que le patient se maintienne le temps de lutter contre l'infection. Il s'agit donc par exemple de mettre le patient sous dialyse, de lui donner des médicaments pour contrôler sa tension artérielle...Dans des situations extrêmes, on peut aussi procéder à une greffe du foie. Mais la fièvre jaune reste une infection gravissime sans traitement. C'est pourquoi c'est la seule maladie, avec la méningite, dont la vaccination est aussi contrôlée aux frontières."

Le patient - qui vivait depuis quatre mois en Guyane – n'était pas vacciné alors que le vaccin est obligatoire pour tous ceux qui résident ou séjournent dans ce territoire français d'Amérique du sud. "Il existe encore, y compris, chez les Européens, des gens qui mesurent mal les enjeux liés à la vaccination. Malgré un taux de couverture vaccinale pour la fièvre jaune de 95% en Guyane, on sait que certaines personnes y échappent encore", a déploré le directeur de l'agence régionale de santé de Guyane.

L'agence régionale de santé de Guyane prévoit de "relancer les compagnies aériennes" qui, au départ d'Orly, doivent exiger des passagers un vaccin contre la fièvre jaune, "car on n'est pas encore à 100% de réussite".  Pour les entrées terrestres, l'ARS envisage notamment des "contrôles au débarcadère de Saint-Laurent du Maroni", qui relie Guyane et Suriname et "au centre de santé de Saint-George de l'Oyapock", village frontalier avec le Brésil.

Un vaccin obligatoire

Selon l'ARS, l'homme a probablement été contaminé sur son lieu de résidence, une zone forestière à plusieurs dizaines de kilomètres de Cayenne. "C'est une contamination locale", qui apparaît après trois à six jours d'incubation, a expliqué le directeur de l'ARS, "ce qui nous confirme que le virus est bien présent dans la forêt proche de Cayenne."

C'est le deuxième cas de fièvre jaune diagnostiqué en Guyane en 20 ans. En août 2017, une Brésilienne du milieu de l'orpaillage clandestin non vaccinée était décédée.