Olivier Véran n’exclut pas un troisième confinement

En cas d’aggravation de l’épidémie, le ministre de la Santé affirme ne pas exclure « des mesures qui pourraient être nécessaires pour protéger des populations ». Les autorités redoutent l’arrivée d’une troisième vague après les fêtes de fin d’année.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Olivier Véran n’exclut pas un troisième confinement
Crédits Photo : © Shutterstock / Alexandros Michailidis

L'instauration d'un troisième confinement n'est pas exclue si la situation épidémique "devait s'aggraver", a déclaré le ministre de la Santé Olivier Véran au Journal du Dimanche, le 27 décembre à l'occasion du lancement de la campagne de vaccination en France.

"Nous n’excluons jamais des mesures qui pourraient être nécessaires pour protéger des populations. Ça ne veut pas dire qu’on a décidé, mais qu’on observe la situation heure par heure", souligne-t-il dans un entretien.

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Risque d’une troisième vague

Les autorités redoutent l'arrivée d'une troisième vague dans les semaines qui suivent les fêtes de fin d’année. D'autant plus que la circulation du virus est encore importante, avec "15.000 contaminations détectées par jour en moyenne, alors qu’on était descendu à 11 000...", pointe M. Véran. 

"L’objectif des 5. 000 (cas de contamination par jour) s’éloigne. Et la pression sur le système de santé reste importante, avec 1.500 hospitalisations par jour, une tension qui baisse très peu en réanimation", souligne le ministre, qui se dit prêt à prendre "les mesures nécessaires, si la situation devait s’aggraver ». 

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Augmentation dans les territoires ruraux

La situation est déjà préoccupante dans le "Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté et le département des Alpes-Maritimes, à commencer par Nice", avec "une "augmentation de l’incidence chez les personnes âgées dans certains territoires ruraux".

Plusieurs maires de l'Est de la France, dont Reims, plaident depuis plusieurs jours pour "reconfiner soit de façon territoriale ou au niveau national".

A Nice, le maire Christian Estrosi va convoquer le  28 décembre un conseil de santé publique, face à des indicateurs Covid en hausse (dont le taux de positivité proche de 7%) et un "relâchement dans le respect des gestes barrière et de la distanciation sociale", annonce-t-il dans un communiqué dimanche.

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Impact des rassemblements familiaux

Alors que de nombreux pays ont d'ores et déjà pris des mesures de reconfinement, la France a "fait le choix de mesures strictes et difficiles plus tôt pour laisser les Français souffler pendant les fêtes", se défend Olivier Véran dans le JDD. Selon lui, "cela a marché, pas assez, certes", avec plus de 40.000 nouveaux cas de Covid enregistrés en 48 heures (le 24 et le 25 décembre). 

Seulement 3.093 cas ont été enregistrés samedi avec la trêve de Noël et la fermeture des laboratoires.

"Nous saurons vite si les rassemblements familiaux et festifs auront un impact", affirme le ministre après une levée exceptionnelle du couvre-feu le 24 au soir pour permettre aux Français de se déplacer. Pour le Nouvel an, il conseille de ne pas le célébrer. "On ne peut pas, pour une soirée, prendre le risque de bloquer à nouveau le pays pendant des semaines".

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Début de la campagne de vaccination

La vaccination a débuté le 27 décembre matin, auprès d'une dizaine de personnes âgées et d'un soignant volontaires dans un hôpital de Sevran, en Seine-Saint-Denis. Elle s'est poursuivie dans l'après-midi dans un centre gériatrique dépendant du CHU de Dijon.

"Ce vaccin protège 95 % des individus contre les cas de forme grave et va sauver beaucoup de vies", se félicite le ministre, rappelant que "pour les personnes âgées, le risque de mourir du Covid-19 est élevé".