Covid : l’OMS recommande de ne pas utiliser le remdesivir

L’Organisation mondiale de la santé préconise de ne pas administrer l’antiviral remdesivir aux patients covid, même en cas de forme grave. Il comporte un risque d'effets secondaires et n’éviterait ni les décès ni les formes sévères.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Antonio Suarez Vega

Pas de remdesivir pour les patients covid, même hospitalisés. C’est la nouvelle recommandation que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie le 20 novembre. Et pour cause : ce médicament antiviral n'éviterait ni les décès ni les formes graves de la maladie. Il ne diminuerait pas le besoin de ventilation mécanique ni le délai avant l’amélioration clinique.

"Le médicament antiviral remdesivir n’est pas suggéré pour les patients admis à l’hôpital avec la covid, quelle que soit la gravité de leur maladie" a ainsi tranché un groupe d’experts internationaux du Groupe de développement des lignes directrices de l’OMS.

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Effets secondaires sévères et coût élevé

La recommandation de l’OMS s’appuie sur une nouvelle étude détaillée dans le BMJ, qui compare les effets de plusieurs traitements médicamenteux contre la covid. Elle inclut les données de quatre essais internationaux impliquant plus de 7.000 patients hospitalisés.
Les résultats ne montrent pas que le remdesivir n’a aucun avantage. Mais ils n’apportent pas non plus la preuve qu’il améliore la santé des patients.

Et comme ce traitement comporte des risques d’effets secondaires sévères, que son coût est élevé et qu’il demande une implication logistique puisqu’il doit être administré par voie intraveineuse, les experts ont jugé qu’il ne devait pas être recommandé.
Ils préconisent tout de même de continuer à évaluer le remdesivir dans des essais cliniques pour disposer de davantage de preuves.

L’espoir du tocilizumab

En attendant, il existe plusieurs traitements alternatifs, comme la dexaméthasone, un corticostéroïde qui réduit la mortalité chez les patients atteints d’une forme grave de covid-19.

Autre source d’espoir, le tocilizumab, un médicament immunosuppresseur prescrit habituellement chez les patients atteints de polyarthrite rhumatoïde. L’Imperial College London (Royaume-Uni) pré-publie en effet le 19 novembre les résultats préliminaires de son essai clinique REMAP-CAP portant pour le moment sur 303 patients.

Selon ces premières données, les patients sous tocilizumab bénéficieraient de meilleures évolutions de leur état de santé. Ils auraient moins besoin de ventilation mécanique, seraient moins souvent admis en unités de soins intensifs et présenteraient de meilleurs taux de survie que les autres patients.

Prochaine étape pour les responsables de cet essai clinique : collecter les résultats de l’ensemble des participants pour en tirer des conclusions plus solides sur ce traitement prometteur.