Covid : immersion dans un service de réanimation

Plus de 1900 patients positifs au coronavirus sont hospitalisés en réanimation. A l'hôpital franco-britannique de Levallois-Perret (92), les soignants craignent une situation hors de contrôle. 

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

A l’hôpital franco-britannique de Levallois-Perret (92), le service de réanimation accueille à nouveau des patients atteints de la Covid-19. Il y a eu deux admissions en une journée. Le travail des équipes est bouleversé. Rémy Comandon, infirmier, s’agace : “on fait des entrées mais on ne peut pas vérifier que les patients vont bien parce qu’on est coincé dans des chambres. Ça m’énerve”. 

Manque de personnel

Le service a connu la première vague, mais cette fois-ci, il n’est pas réservé aux malades de la Covid-19. L’équipe continue à soigner les patients habituels dans un état grave, après une opération, un accident ou une infection. Il faut donc faire très attention à ne pas les contaminer. Difficulté supplémentaire : l’hôpital a du mal à recruter des effectifs en plus, comme lors de la première vague. Selon Marie Darnois, infirmière coordinatrice, “personne ne postule. On a beau essayer d’avoir recours à l’intérim, les infirmiers ne sont pas là. On essore nos équipes. On espère qu’ils tiendront le coup”. 

Deux infirmiers, deux aides-soignants et deux médecinsour surveillent les 8 patients du jour. Leur état peut se dégrader très vite. Au printemps, l’hôpital avait ouvert jusqu’à 17 lits de réanimation, dédiés aux malades de la Covid-19. Il avait fallu s’équiper en respirateurs et en protection, mobiliser les soignants d’autres services, annuler les opérations…  

Eviter à tout prix les reports

Une réorganisation complète qui sera difficile à reproduire selon le  Dr Anna Noirot , médecin anesthésiste réanimateur : “le problème est surtout humain parce que les personnels soignants ont été beaucoup mis à contribution pendant la première vague, et ça ne s’est pas arrêté depuis, avec le rattrapage de l’activité chirurgicale et du travail pendant l’été. Là ils sont fatigués, psychologiquement et physiquement".

Si l’afflux de malades continue, le service pourrait arriver à saturation. Il faudrait alors transférer les nouveaux patients vers d’autres hôpitaux ou annuler des opérations pour libérer des lits.