Covid : "les politiques se doivent d'être exemplaires"

Les images du second tour des municipales ont montré des responsables politiques sans masque et sans respect des distances sociales. Un comportement regrettable pour des élus qui devraient donner l’exemple, selon les soignants.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le port du masque était obligatoire dans les bureaux de vote pour le second tour des élections municipales. Mais apparemment pas dans les soirées électorales, comme en témoignent les nombreuses photos et vidéos qui ont tourné dans les médias et sur les réseaux sociaux dans la soirée du 28 juin.

Les mêmes scènes ont ainsi été observées dans les équipes de campagne d’Edouard Philippe, d’Anne Hidalgo, de Louis Aliot, ou encore de Martine Aubry : embrassades, bain de foule, distances non respectées et absence de masque.

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"Le mètre de distance devient 10 centimètres"

Ces images ont rapidement fait réagir plusieurs soignants. Ils regrettent que les élus, qui devraient pourtant montrer l’exemple, fassent fi des gestes barrières. Parmi eux, le docteur Anthony Chauvin, médecin urgentiste, déplore ces comportements après plusieurs mois d’épidémie, un confinement de plusieurs semaines et un traumatisme pour "une génération d’écoliers". Que font "les responsables politiques, même si je ne sais pas vraiment si responsable est le bon mot" interroge-t-il. Ils "se regroupent", "le mètre de distance devient 10 centimètres", il n'y a "pas de distanciation" mais il y a bien au contraire des "embrassades" liste le médecin, qui se dit "énervé".

"Le virus circule encore cela n’est pas un scoop, on le répète tous les jours et le risque c’est l’explosion des cas par, justement, le non-respect des gestes barrières" appuie le docteur Chauvin.

Inquiétude à l’approche de l’été dans les hôpitaux

D’autant qu’une semaine auparavant, à l’occasion de la fête de la musique, les événements étaient restreints, les regroupements limités à 50 personnes et les jeunes qui souhaitaient organiser des concerts citoyens recevaient une leçon de morale. "Nous sommes dans la culpabilisation quotidienne du non-respect des mesures barrières. Et là, coup de baguette magique, on oublie tout" s’indigne l’urgentiste.

Car si aujourd’hui, ce n’est pas la potentielle "deuxième vague estivale" en tant que telle qui inquiète l’urgentiste, mais bien la situation dans les hôpitaux à l’approche de l’été. "Il faut bien se rendre compte d’une chose que les politiques savent bien : on est au début de l’été et comme chaque année pour fêter l’été on ferme des lits dans les hôpitaux et ce par manque de personnels" rappelle-t-il. "Donc si on cumule augmentation des cas avec fermeture de lits, on va où ?" s’inquiète Anthony Chauvin.

"Comme l’a si bien dit le gouvernement depuis mi-mars, le coronavirus est l’affaire de tous et tout particulièrement celle des politiques qui se doivent d’être exemplaire. Il en va de la crédibilité des mesures barrières" conclut-il.