Covid : deux fois plus de morts parmi la population née à l'étranger

Selon une étude publiée par l’INSEE hier, la mortalité est plus forte pour les personnes nées à l’étranger. 

Lucile Degoud
Rédigé le

Nous ne sommes pas égaux face au coronavirus. On savait que l’âge était le principal facteur de risque de mortalité. L’INSEE met en lumière une autre réalité avec l’augmentation des décès liés à cette infection, particulièrement vraie des personnes nées en Afrique, au Maghreb et en Asie.

Sur les mois de mars et avril 2020, il y a eu en France 25% de décès en plus par rapport à la même période en 2019.

Dans ces décès en France, on enregistre une hausse de la mortalité de 48% chez les personnes nées à l’étranger, contre 22% pour les personnes nées en France.

La hausse des décès est deux fois plus forte pour les personnes nées à l’étranger. Statistiquement c’est même encore plus pour les personnes nées en Afrique, au Maghreb et en Asie.

Une inégalité socio-économique face au Covid-19 ?

Ce n’est pas une surprise :

  • Ces personnes africaines, maghrébines, asiatiques, sont surreprésentées dans les zones très peuplées, très denses, comme l’Île-de-France et en particulier, le département de Seine-Saint-Denis, où la propagation du virus a été très forte.
  • Il y a eu la promiscuité. Dans les milieux sociaux défavorisés, quand on est beaucoup à vivre dans le même appartement, c’est plus difficile de respecter les gestes barrières et la distanciation sociale.
  • Beaucoup de ces personnes sont surreprésentées dans certains emplois : aides-soignants, ambulanciers, livreurs, chauffeurs, agents de nettoyage... des emplois qui souvent ont continué pendant la crise sanitaire.
  • Enfin ces personnes étrangères sont aussi surexposées car elles prennent les transports en commun donc encore un risque en plus d’être exposé à une contamination.