Coronavirus : un déconfinement progressif prévu à partir du 11 mai

La fin du confinement se fera par étapes à partir du 11 mai. Le président Macron a également annoncé une réouverture progressive des écoles à partir de cette date, ce qui ne fait pas l'unanimité.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo: © Shutterstock / Ramil Gibadullin

Combien de temps encore les Français seront-ils confinés pour combattre l'épidémie de coronavirus ? Le Président Macron a annoncé lundi 13 avril un début de déconfinement à partir du 11 mai. "L'épidémie commence à marquer le pas" et "l'espoir renaît", a-t-il souligné lors de son allocution, tout en reconnaissant des "failles" et que la France n'était "à l'évidence pas assez préparée" à la pandémie.

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Une date à "conquérir par le respect du confinement"

Mais "rien n'est acquis", a prévenu le chef de l'Etat. L'horizon du 11 mai pour entamer un déconfinement progressif est une date à "conquérir par le respect du confinement", a précisé mardi 14 avril le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner au micro de France Inter. "Le 11 mai est une date d'objectif. Ce qu'a annoncé le président de la République hier, ce n'est pas le déconfinement le 11 mai, c'est le confinement jusqu'au 11 mai", a encore ajouté le ministre.

Selon un dernier bilan lundi soir, l'épidémie de coronavirus a fait 14.967 morts en France, soit 574 de plus depuis dimanche. 9.588 personnes sont mortes dans les hôpitaux (335 de plus en 24 heures) et 5.379 dans les maisons de retraite et autres établissements médico-sociaux. Pour le cinquième jour consécutif, le nombre de patients en réanimation a également baissé : 24 patients en moins depuis dimanche.

Des tests et des masques à partir du 11 mai

Lorsque le confinement commencera à être allégé, le 11 mai, "nous serons en capacité de tester toute personne présentant des symptômes", a affirmé le chef de l'Etat. En outre, à partir de cette date, en "lien avec les maires, l'Etat devra permettre à chaque Français de se procurer un masque grand public" pour se protéger et protéger les autres contre le coronavirus, a poursuivi le président de la République.
"Pour les professions les plus exposées et pour certaines situations comme dans les transports en commun, son usage pourrait devenir systématique", a-t-il précisé. Il faudra bien sûr "continuer à appliquer" les "gestes barrières" (lavage des mains, distanciation sociale, etc.), a-t-il insisté.

Réouverture "progressive" des écoles

Bars, restaurants, cinémas et musées resteront fermés après le 11 mai. Pas de grands festivals ni de rassemblements au moins jusqu'à mi-juillet et les frontières de la France avec les pays non-européens "resteront fermées jusqu'à nouvel ordre".

En revanche, créant la surprise, le président a annoncé qu'à partir du 11 mai, seraient rouvertes "progressivement les crèches, les écoles, les collèges et les lycées". Mais dans l'enseignement supérieur, "les cours ne reprendront pas physiquement avant l'été".
Cette réouverture progressive des écoles a immédiatement suscité inquiétudes et critiques chez les enseignants. "C'est tout sauf sérieux de rouvrir les écoles le 11 mai" a réagi Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat du primaire, auprès de l'AFP. "On nous dit que tous les lieux publics sont fermés (...) mais pas les écoles alors que l'on sait que c'est un lieu de haute transmission, de haute contamination, il y a un manque de précaution, ça parait être en contradiction totale avec le reste" ajoute-t-elle. "Il va y avoir une forte incompréhension de la part des enseignants, on a l'impression d'être sacrifiés sur l'autel de l'économie", a-t-elle encore déploré.

La crainte d’une "deuxième vague"

De manière générale, le déconfinement, déjà amorcé dans quelques pays européens, s'annonce comme une entreprise infiniment délicate. "Déconfiner trop tôt c'est s'exposer au rebond", a mis en garde Christophe Rapp, infectiologue à l'hôpital américain de Neuilly-sur-Seine, sans se prononcer sur la date du 11 mai. "La grande nouvelle c'est que le virus circule, l'immunité collective tant espérée n'arrive pas. Au mieux, 10% des Français ont contracté la maladie. On va rejouer l'isolement et le dépistage des cas contacts. C'est une nouvelle maladie qui devient pérenne", a-t-il mis en garde. 

L'opération de déconfinement pourrait s'avérer catastrophique si n'était pas mis en place un système de tests massifs et d'isolement des personnes infectées, selon une étude réalisée notamment par l'Inserm. Celle-ci prévient que "la levée du confinement sans stratégie de sortie entraînerait une deuxième vague écrasant largement le système de santé".