Coronavirus : les Français rapatriés de Wuhan sont arrivés en France

Environ 200 Français et quelques étrangers, rapatriés de Chine pour fuir le coronavirus, ont atterri ce 31 janvier sur la base militaire d'Istres. Ils seront ensuite confinés deux semaines dans un centre de vacances près de Marseille.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Coronavirus : les Français rapatriés de Wuhan sont arrivés en France

Parties de Wuhan une quinzaine d'heures plus tôt pour fuir le coronavirus, quelque 180 personnes, en majorité françaises, sont arrivées ce 31 janvier après-midi dans le centre de vacances de la station balnéaire de Carry-le-Rouet, près de Marseille, où ils vont rester confinés deux semaines.

Seule mesure sanitaire pendant le vol: les passagers se sont vu distribuer des masques chirurgicaux, à changer régulièrement. Un des passagers qui présentait "des symptômes" d'une infection au coronavirus dans l'avion a été transféré dès l'atterrissage à l'hôpital de la Timone à Marseille.

Les passagers accueillis par la ministre de la Santé

A leur arrivée, ces rapatriés, en majorité des Français, et quelques étrangers, dont des conjoints chinois de Français, étaient attendus sur le tarmac par la ministre de la santé Agnès Buzyn. A une dizaine de mètres d'eux, derrière un ruban, elle a assuré qu'elle aurait aimé leur serrer la main, mais que les circonstances l'en empêchaient.

"Nous nous sommes assurés que les conditions d'accueil à Wuhan... à Carry-le-Rouet, seront à la hauteur de votre soulagement", a déclaré la ministre, son lapsus suscitant quelques rires. "Tous les Français vous attendent (...) Reposez-vous, bon retour sur le sol français", leur a-t-elle lancé.

Un lieu fermé

La ministre a aussi précisé que les visites extérieures seraient interdites lors de leur confinement dans le centre de vacances mais qu'ils pourraient recevoir des colis. 

A Carry-le-Rouet, le Club Vacanciel, entouré d'une grande pinède, est situé dans une calanque accessible uniquement par une étroite impasse de la petite station balnéaire de 5.800 habitants, à une trentaine de kilomètres de Marseille. Dès vendredi matin, son accès était interdit par de nombreux gendarmes.

"Le cahier des charges était assez clair, (il fallait) un lieu agréable" et "un endroit où il y avait suffisamment de place", avait souligné le 30 janvier le directeur général de la santé Jérôme Salomon. 

Des contraintes sanitaires

Environ 80 réservistes sanitaires, "se relayant par équipes", seront mobilisés au sein du centre, "pour une durée de deux semaines renouvelable une fois", précise un arrêté publié dans la nuit.

Pendant leur période d'isolement, les rapatriés vont faire l'objet d'une surveillance médicale pour s'assurer qu'ils ne sont pas contaminés par le virus. "On va leur demander de prendre leur température, d'avoir un masque".

Le « carrynovirus »

Des mesures qui ne rassuraient pas vendredi tous les habitants de Carry-le-Rouet. A deux jours du début du festival des "oursinades", qui selon lui représentent "1/3 du chiffre d'affaires des commerçants", Cédric Gleyot, en balade sur le bord de mer, peste: « Maintenant c'est le ‘carrynovirus’! ».

À ses côtés, son ami qui habite dans une ruelle juste en dessous du centre de vacances, est plus virulent: "Des gens vont être au contact avec eux pour la nourriture, les poubelles. On nous dit qu'on craint rien, mais ils n'en savent rien".

Six cas d’infection en France

En France, le dernier cas d'infection au nouveau coronavirus a été détecté le 30 janvier: il s'agit du "premier cas annoncé" de contamination sur le sol français, a précisé la Direction générale de la Santé (DGS) à l'AFP. Un "médecin libéral" contaminé en France par une personne ensuite rentrée en Chine, où elle a déclaré la maladie, a précisé le Pr Salomon.

Le médecin a été hospitalisé "en isolement" à Paris et "son état n'inspire pas d'inquiétude", selon le Pr Salomon. Hormis la Chine, ces cas de contagion directe entre humains ont déjà été observés au Vietnam, en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis.

Second vol

Le 28 janvier, la Commission européenne avait indiqué qu'un autre vol de rapatriement était prévu "plus tard dans la semaine", afin d'évacuer d'autres Français et des ressortissants d'autres pays européens. 

Pour l'heure, le nombre de patients contaminés est monté à près de 10.000 en Chine continentale (hors Hong Kong) et 213 patients sont morts. Une centaine de malades ont été répertoriés dans une vingtaine d'autres pays et aucun patient n'est mort hors de Chine.

La compagnie Air France a suspendu tous ses vols réguliers à destination et en provenance de Chine continentale jusqu'au 9 février. Le défilé du Nouvel An chinois prévu dimanche à Paris a été reporté au printemps.

"Nous sommes dans la vigilance la plus extrême", a affirmé le président de la République Emmanuel Macron.