Contre le Covid, Facebook et Twitter prônent le port du masque

Les réseaux sociaux Facebook, Instagram et Twitter vont afficher des messages préconisant le port du masque contre le coronavirus. Une recommandation diffusée en priorité aux États-Unis, où le port du masque est une affaire politique.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
"Nous sommes la deuxième vague", ont scandé les manifestants anti-masques à Berlin.
"Nous sommes la deuxième vague", ont scandé les manifestants anti-masques à Berlin.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / ddisq

"Portez un masque pour aider à empêcher la propagation du Covid-19". C’est le message qui va bientôt s'afficher sur Facebook et Instagram. Même idée chez Twitter, qui n’a pas hésité à employer un ton sarcastique : "Vous aurez un bouton « modifier » quand tout le monde portera un masque", a tweeté le compte officiel du réseau. De nombreux utilisateurs réclament en effet depuis longtemps la possibilité d'amender leurs tweets.

Une diffusion américaine, puis mondiale

Sur ces réseaux sociaux, les principaux utilisateurs visés sont ceux des États-Unis, lourdement frappés par l’épidémie. La recommandation va donc d’abord être diffusée auprès des utilisateurs américains, avant d'être étendue plus largement dans le monde.

"Avec l'augmentation des cas de Covid-19 aux États-Unis, nous mettons une alerte en haut de Facebook et d'Instagram pour rappeler à tout le monde de porter un masque et leur signaler d'autres astuces liées à la prévention via notre centre d'information dédié", a fait savoir le géant des réseaux sociaux jeudi 2 juillet.
Déjà pendant tout le "Grand confinement", Facebook et Twitter ont multiplié les mesures pour relayer les messages des organisations sanitaires mondiales et locales, et empêcher la propagation de la désinformation et des arnaques liées au coronavirus.

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Le port du masque, une affaire politique

Aux États-Unis, rendre le port du masque obligatoire n'est pas une mince affaire. Cet attribut, comme son absence, sont en effet devenus un signe éminemment politique.

D’un côté, les plus fervents partisans du président républicain Donald Trump n'en portent que rarement. Principaux arguments invoqués par ces "anti-masques": leur virilité, leur liberté ou encore "l'appareil respiratoire que Dieu (leur) a donné", comme l'a fait récemment une femme lors d'une audience municipale en Floride. Et beaucoup d'observateurs et d'analystes assurent que les soutiens masculins du locataire de la Maison Blanche dans les régions conservatrices du pays voient le masque comme un signe de faiblesse.
Le président lui-même n'en porte jamais quand la presse pourrait l'apercevoir, même s’il a assuré le 1er juillet que cela ne lui poserait "aucun problème" d'en porter un, tout en réaffirmant sa conviction que le coronavirus allait "disparaître" à "un certain moment". "Si j'étais dans une situation de proximité avec des gens, je le ferais", a-t-il déclaré sur Fox Business. Mais "la plupart du temps, je ne suis pas dans cette situation", a-t-il affirmé.

De l’autre côté, les démocrates appellent à rendre les masques obligatoires en public pour endiguer la pandémie. Joe Biden, adversaire de Trump aux prochaines élections présidentielles, s’est d’ailleurs affiché plusieurs fois en public avec un masque. Ce qui lui a d'ailleurs valu des moqueries de la part de l'actuel Président.

Les masques obligatoires dans 20 États sur 50

Des opinions et des attitudes opposées sur lesquelles se calquent les citoyens américains : les trois-quarts des démocrates disent porter régulièrement un masque dans les commerces, contre une moitié des républicains, selon un sondage Pew.

Aujourd’hui, les masques sont obligatoires en public dans au moins 20 des 50 États américains, selon l'organisation ASTHO et l'AFP. Plusieurs gouverneurs démocrates (Californie, Nevada) l'ont décidé ces dernières semaines, et l'Oregon le 29 juin. Ceux du Texas et de la Floride, républicains, l'encouragent mais refusent de le requérir.

Au moins 52.898 nouvelles infections au coronavirus ont été recensées aux États-Unis en 24 heures, un niveau record depuis le début de la pandémie, selon le comptage mercredi 1er juillet à 20h30 locales de l'université Johns Hopkins, qui fait référence. Le pays compte à ce jour plus de 128.000 décès pour plus de 2,7 millions de cas.

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