Animaux et coronavirus : les chats plus à risque que les chiens ?

Le Covid-19 serait davantage capable de se multiplier chez les chats et les furets que chez les chiens, selon des chercheurs chinois. Mais rien ne prouve à ce jour qu’un chat infecté peut contaminer un humain.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Animaux et coronavirus : les chats plus à risque que les chiens ?
Crédits Photo : CC0 Domaine Public / ERC4N51 pxhere

Chats, chiens, furets et animaux de ferme… sont-ils eux aussi touchés par le coronavirus ? Cette question anime tous les amis des bêtes depuis le début de l’épidémie. Une étude mise en ligne sur le site de pré-publication bioRxiv le 30 mars 2020 apporte de nouveaux éléments de réponse.

Selon les chercheurs de l’institut de recherche vétérinaire de Harbin en Chine à l’origine de ces travaux, le virus du Covid-19 se réplique peu chez les chiens, les cochons, les poules et les canards mais de façon efficace chez les chats et les furets.

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Des particules virales infectieuses chez les chats

Pour cette étude, les scientifiques se sont d’abord intéressés aux chats et ont inoculé volontairement le coronavirus dans le nez de cinq félins. Six jours plus tard, les chercheurs ont euthanasié deux de ces chats et ont alors détecté du matériel génétique du virus et des particules virales infectieuses dans leurs voies respiratoires.

Les trois autres chats, chez qui le virus a été détecté dans les excréments, ont été placés dans des cages à proximité d’autres congénères, non infectés. Des particules virales ont ensuite été détectées chez l’un d’entre eux, ce qui suggère qu’il a été contaminé par voie aérienne par les chats porteurs. Et tous les chats porteurs ont bien fabriqué des anticorps anti Covid-19, preuve d’une infection de leur organisme même s’ils n’ont pas présenté de symptômes.

Pas de virus chez les chiens ni les cochons

Les chercheurs se sont aussi intéressés aux chiens, en en inoculant également cinq. S’ils ont retrouvé le génome du virus dans les excréments de deux d’entre eux, aucun ne présentait de particules infectieuses du virus dans leurs voies respiratoires.

Même observation pour les cochons, les poules et les canards… mais pas pour les furets ! Ces mustélidés sont, selon les chercheurs, à haut risque d’infection : ils ont en effet retrouvé des particules virales dans les voies respiratoires et digestives des furets. La façon dont le virus parvient aisément à se multiplier chez ces petits animaux en ferait même de bons candidats pour tester d’éventuels médicaments et vaccins contre le coronavirus, avancent les scientifiques dans leur étude.

"Pas de preuve" d’un risque de contamination du chat vers l’humain

Cela ne signifie pas que les animaux jouent un rôle dans l’épidémie du Covid-19. Et ces résultats, jugés "intéressants" par plusieurs scientifiques, comme le rapporte un article de la revue Nature, sont à prendre avec des pincettes. Ils ont en effet été réalisés en laboratoire et sur un très petit nombre d’animaux.

En particulier, "il n’y a pas de preuve directe que les chats infectés ont secrété suffisamment de coronavirus pour le transmettre à des humains" tempère Linda Saif, virologue, dans l’article de Nature. Davantage d’études sont donc nécessaires pour comprendre comment le virus peut se multiplier dans l’organisme d’un chat ou d’un furet, se transmettre d’un animal à un autre animal et, le cas échéant, d’un animal de compagnie à un humain.

En attendant d’en savoir plus, si vous possédez un animal domestique, respectez des mesures d’hygiène : lavez-vous les mains après l’avoir touché et ne laissez pas votre chien ou votre chat vous lécher le visage.