Opium et cocaïne : des niveaux de production jamais vus

La production mondiale d'opium a bondi de 65% en un an, et la fabrication de cocaïne a augmenté de 25% en deux ans, alerte l’ONU.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Opium et cocaïne : des niveaux de production jamais vus
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Les derniers chiffres de l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC) font l’effet d’une petite bombe : la production mondiale d'opium (+65% de 2016 à 2017) et de cocaïne (+25% de 2015 à 2017) a atteint un niveau historique. Dans son rapport annuel publié le 26 juin, l’ONUDC alerte également sur la hausse de la consommation d’opiacés, "une menace majeure pour la santé publique mondiale".

La menace de "drogues sur ordonnance"

En cause notamment, la production afghane d’opium (9 000 tonnes en 2017), véritable manne financière dans un pays en crise. L’ONUDC pointe également du doigt la culture de feuilles de coca (utilisées pour fabriquer la cocaïne) en Colombie, qui représente 69% des hectares au niveau mondial. Conséquence directe : la hausse de la consommation de ces drogues, notamment en Amérique du Nord et en Europe occidentale. L’ONUDC craint par ailleurs que se créent de nouveaux marchés sur le continent asiatique.

L'augmentation de la production d’opium favorise par ailleurs la crise des médicaments antidouleurs à base d'opiacés, qui représentent 76% des décès liés à la consommation de stupéfiants dans le monde. Aux États-Unis, où ils sont surprescrits, 63 632 personnes sont décédées d'une overdose en 2016. Un record. L’ONUDC estime que ces "drogues sur ordonnance" (notamment le fentanyl, 50 fois plus puissant que l'héroïne) participent à une forte baisse de l’espérance de vie dans le pays.

En Afrique, c’est le tramadol qui inquiète. L'ONUDC, qui évoque une "expansion rapide" de la consommation et du trafic de cet antalgique, estime que ce médicament "met une pression supplémentaire sur les systèmes de santé déjà fragiles" des pays du continent. L’Europe semble pour l’instant préservée, note l'instance.

Mais pas question de répression des consommateurs pour l’ONU. Sur son site Internet, l’instance indique que "le chef de l’ONU a rappelé qu’il avait proposé que le fait de détenir de la drogue pour un usage personnel ne fasse pas l’objet de mesures de répression, que les ressources allouées à la prévention, au traitement et la réinsertion sociale soient augmentées, et que la criminalisation du trafic de drogue soit renforcée."