Les ados préfèrent le joint à la cigarette

Jugée "meilleure au goût", moins "dangereuse" et "plus saine" que le tabac, l'herbe de cannabis a une image positive et "dédramatisée" auprès des adolescents.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Dans quatre cas sur cinq, les médecins se sont vus expliquer que le bébé avait ingéré du cannabis trouvé dans un parc.
Dans quatre cas sur cinq, les médecins se sont vus expliquer que le bébé avait ingéré du cannabis trouvé dans un parc.

L'adolescence, la période de toutes les expériences. Fumer un joint n'y échappe pas : en 2014, 48% des jeunes de 17 ans avaient déjà expérimenté le cannabis et 9 % étaient des consommateurs réguliers, selon l'Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT). Et cette drogue douce jouit d'une bonne réputation auprès de ces jeunes selon Ivana Obradovic, directrice adjointe de l'OFDT et auteure de l'étude menée entre 2014 et 2017 auprès d'un échantillon représentatif de 200 jeunes âgés de 13 à 18 ans : "l'initiation au cannabis était vécue comme une expérience positive, contrairement à la première cigarette" explique t-elle à l'AFP.

Le tabac ne fait plus un tabac

En revanche, le succès des gauloises part en fumée. Selon le rapport, cette génération d'adolescents - qui a grandi avec l'interdiction de la vente de cigarettes aux mineurs et sa consommation dans les lieux publics - associe au tabac une image "résolument négative", liée à "la mort et la souffrance". Ainsi, pour la plupart d'entre eux, la cigarette n'est plus un passage obligé de sociabilité, "surtout depuis la hausse de son prix dans les années 2000", souligne Ivana Obradovic.

La voici donc supplantée par le cannabis, "moins cher et presque aussi facile à trouver en pratique" selon les jeunes interrogés. Sous forme d'herbe, il est perçu comme "un produit naturel, bio, moins chimique", plus rassurant "en terme de composition" que la résine, qualifiée de "pneu" ou de "dégueulasse", poursuit l'auteure. Il est donc considéré comme "moins addictif" et "moins dangereux" que la nicotine, n’étant pas pour sa part, "assimilé ni à la maladie, ni à la mort".

Cette étude fait écho au rapport parlementaire, qui doit être présenté mercredi en commission des lois pour repenser le mode de sanctions de la consommation de cannabis. Il préconise de sanctionner le fumeur de cannabis d'une simple amende alors que la peine de prison encourue actuellement - un an ferme - est très rarement prononcée. La mesure ne pourra s'appliquer aux mineurs, dont le régime juridique est différent.