Variant brésilien : faut-il s’inquiéter de sa propagation en France ?

Le variant brésilien, encore minoritaire en France, inquiète les professionnels de santé car il peut rapidement gagner du terrain. Pour limiter l'arrivée de nouveaux cas, la France ferme ses liaisons aériennes avec le Brésil.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / felipe caparros

Tous les vols entre le Brésil et la France suspendus "jusqu’à nouvel ordre". C’est ce que le Premier ministre Jean Castex annonce ce 13 avril pour répondre aux inquiétudes autour du variant brésilien.

Ce variant, aussi appelé P1, fait des ravages au Brésil, où il est responsable de 66.000 décès pour le seul mois de mars. S’il est encore très minoritaire en France, il est préoccupant car il est plus contagieux et serait aussi plus mortel que la souche classique du coronavirus. Autre problème : il serait résistant aux vaccins anti covid.

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Une hausse des cas en Seine-Saint-Denis

Et même si peu de cas ont pour le moment été enregistrés en France, les scientifiques craignent une propagation. "Au début, cela peut paraître anodin, puis il peut monter très vite", souligne l'épidémiologiste Antoine Flahaut dans les colonnes du Parisien.

Une crainte que partage le professeur Stéphane Gaudry, médecin réanimateur à l’hôpital Avicenne de Bobigny (Seine Saint-Denis) invité du Magazine de la Santé ce 13 avril. "Il y a une augmentation significative du nombre de cas avec le variant brésilien en Seine-Saint-Denis, où je travaille" témoigne-t-il. En effet, "il y a une semaine c’était aux alentours de 3% et ce matin aux alentours de 6%" rapporte-t-il. "Il y a un risque que ce variant prenne une certaine place, on verra dans les semaines à venir."

Limiter l’arrivée de nouveaux cas

Si pour le moment, il n’est pas majoritaire en France, c’est parce qu’il a face à lui un concurrent de taille : le variant britannique, lui aussi très contagieux. Mais plus le nombre de cas de variant brésilien augmente, plus il peut gagner du terrain.

Une raison suffisante pour justifier la fermeture des liaisons aériennes, comme le réclamaient d’ailleurs des députés de l’opposition et des médecins, dont le professeur Rémi Salomon, président de la commission médicale d’établissement de l’AP-HP interrogé par France Inter ce 13 avril : "Si on veut vraiment bloquer le variant brésilien, on bloque tous les voyages".

Le test PCR seul ne suffit pas

Le seul test PCR, jusqu’ici est exigé au départ ou à l’arrivée du vol, ne permettait pas de détecter toutes les personnes contaminées, notamment si elles étaient contaminées juste avant le voyage.

Une autre solution, moins stricte, était d’imposer une période d’isolement de 10 jours à l’arrivée, avec un test à la fin de la période d’isolement. Une règle choisie notamment par le Royaume-Uni, qui punit tout contrevenant d’une amende de 10.000 livres (environ 11.500 euros).