L'Académie de médecine alerte sur les risques liés aux tests nasopharyngés

Les tests covid réalisés dans le nez peuvent provoquer des lésions s’ils sont réalisés "dans des conditions inadaptées", prévient l’Académie de médecine qui appelle à les réserver aux professionnels de santé formés.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Image d'illustration.
Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Shutterstock / Estanis Banuelos

Les tests covid réalisés dans le nez ne sont "pas sans risque". C’est l’alerte qu’a donné le 8 avril l’Académie de médecine pour tous les tests dits "nasopharyngés".

Ces prélèvements, opérés grâce à un écouvillon, sont devenus "la méthode de référence", que ce soit pour les tests PCR ou les tests antigéniques dont le résultat est plus rapide, rappelle l'Académie dans un communiqué.

A lire aussi : Tests PCR, salivaires ou antigéniques : mode d’emploi

70 millions de tests en 13 mois

Et depuis le début de l'épidémie, leur nombre s'est envolé : 70 millions de tests réalisés entre le 1er mars 2020 et le 4 avril 2021 (57,7 millions de PCR et 12,4 antigéniques) selon la DREES.

Alors face à "la multiplication et la répétition des prélèvements, parfois effectués dans des conditions inadaptées", l'Académie de médecine rappelle "les précautions à observer et les risques encourus".

Saignement, douleur, brèches et méningite

Car si la plupart des prélèvements sont bénins, ils peuvent entraîner "désagrément, douleur ou saignement". "De graves complications" ont même été "décrites dans la littérature médicale depuis quelques semaines", constate l’Académie.

Principal risque, selon le collège scientifique : la survenue de "brèches de l'étage antérieur de la base du crâne associées à un risque de méningite".

Professionnels de santé formés

L'Académie préconise donc de réserver la réalisation de ces tests "aux professionnels de santé formés". Elle leur recommande également de s'enquérir d'éventuels "antécédents accidentels ou chirurgicaux de la sphère ORL pouvant modifier l’anatomie des cavités nasales et sinusales", comme des interventions au niveau de la cloison, du cornet nasal et des sinus de la face.

En pratique, il faut s'assurer que la tête du patient soit maintenue "en position naturelle, le menton parallèle au sol", puis "introduire l’écouvillon en suivant horizontalement le plancher de la cavité nasale", et ne le dévier "en aucun cas vers le haut, en direction de la base du crâne", liste l'Académie.

Sa dernière préconisation concerne les enfants, chez qui il faudra privilégier des prélèvements salivaires "pour leur sécurité et leur acceptabilité".

Bientôt les autotests

Cette alerte tombe à quelques jours de l'arrivée en pharmacie des "autotests". S’ils ne nécessitent pas de prélever aussi profondément dans les narines que pour les tests PCR ou antigéniques, des précautions s’imposent tout de même.

L'Académie recommande d'alerter les utilisateurs sur le fait que "l'auto-prélèvement peut exposer à de faux négatifs lorsque l'écouvillonnage est trop timide et superficiel, mais peut aussi devenir dangereux lorsque l'écouvillonnage est trop profond et dirigé dans la mauvaise direction."

Pour atteindre ce juste milieu, le mode d’emploi des autotests recommande d’introduire l’écouvillon à trois centimètres de profondeur dans chaque narine.