Artérite : les artères qui s'enflamment

Comme son nom l'indique, l'artérite est une maladie qui atteint les parois des artères, en les fragilisant et en les rendant plus perméables aux dépôts de cholestérol contenus dans le sang. Peut-on l'éviter ? Quelles sont les maladies artérielles ?

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le
Artérite : les artères qui s'enflamment

Artérite : la maladie des artères

Artérite : les explications de Michel Cymes et Benoît Thevenet
Artérite : les explications de Michel Cymes et Benoît Thevenet

Une sensation de crispation dans le mollet, puis rapidement la douleur s'amplifie et la marche devient impossible. Ces symptômes sont ceux de l'artérite, une pathologie des artères, désormais appelée artériopathie oblitérante des membres inférieurs (OMI). Un nom complexe qui désigne une atteinte des artères des membres inférieurs.

Les artères sont des vaisseaux qui apportent via le sanf oxygènes et nutriments aux organes. Ils parcourent tout notre corps, des pieds jusqu'à la tête. Elles forment en quelque sorte un arbre, dont les branches transportent le sang depuis le coeur vers les organes. Les artères permettent une irrigation sanguine permanente. L'aorte est l'artère la plus grosse et elle se divise en plusieurs artères, que l'on retrouve dans tout le corps. Plus on se rapproche des extrémités du corps, plus elles sont fines.

Dans 90 à 95% des cas, l'artériopathie s'explique par un rétrécissement des artères provoqué par un dépôt de plaques de cholestérol appelées plaques d'athérome (voir paragraphe 3) sur la paroi des artères, dépôt qui gêne la circulation sanguine et provoque les douleurs évoquées plus haut. Les plaques d'athérome se forment et rétrécissent le passage. Les maladies inflammatoires, la maladie de Buerger, les atteintes liées à une infection ou une dégénérescence expliquent les autres cas.

L'absence d'irrigation sanguine peut provoquer des plaies, qui ne cicatrisent pas et peuvent se nécroser. Une complication dont l'issue est généralement l'amputation.

Artérite : des patients suivis de près

Depuis la pose du diagnostic d'artérite, Michel est suivi de près par son médecin.
Depuis la pose du diagnostic d'artérite, Michel est suivi de près par son médecin.

À cause du manque d'irrigation sanguine, il est fréquent que des plaies apparaissent sur les pieds ou les mains. Si elles ne sont pas traitées à temps, elles peuvent conduire à une amputation. Pour éviter les complications de l'artérite et notamment l'amputation, les patients sont suivis de près.

Pour les cardiologues, ces consultations régulières sont aussi l'occasion de sensibiliser les patients et leur faire prendre conscience des risques liés à la maladie. "On peut avoir des crampes, des douleurs aux jambes… et les personnes pensent que ces symptômes sont rhumatologiques et ne sont pas si graves. Or, ces symptômes prouvent que des artères de grand calibre avec des diamètres 5-8 millimètres se sont occluses. Cela nécessite un traitement médical et une prise en charge active par le patient, par un changement de mode de vie, par un régime hygiéno-diététique et par de la marche", explique le Pr Emmanuel Messas, cardiologue. Une marche rapide régulière est en effet recommandée pour stimuler la circulation sanguine du patient.

Les parois des artères agressées

Le mauvais cholestérol est en ligne de mire. Lorsque les parois des artères sont fragilisées, elles vont devenir perméables à ce cholestérol. Progressivement, ce dernier va s'accumuler et déclencher une réaction inflammatoire qui va former une plaque d'athérome. Un patient souffrant d'artériopathie des membres inférieurs sur 4, mourra dans les 5 ans d'une maladie liée à l'éathérome, de type infarctus ou accident vasculaire cérébral (source : Université médicale francophone virtuelle).

L'athérosclérose. Au fur et à mesure que cette plaque grossit, la lumière de l'artère diminue et le sang a de plus en plus de mal à passer, les tissus souffrent du manque d'oxygène et la douleur apparaît au moindre effort.Ces rétrécissements sont appelés des sténoses.

La thrombose. Lorsque la plaque d'athérome se fissure, les substances inflammatoires vont entrer en contact avec les globules rouges et les plaquettes, et provoquer la coagulation du sang, un caillot se forme, c'est la thrombose.

Ce caillot peut lui aussi se détacher et circuler dans les artères provoquant plusieurs dégâts.

Un risque d'infarctus du myocarde. Si cela se produit dans les artères qui nourrissent le muscle cardiaque, dans les coronaires, le risque est l'infarctus du myocarde.

Si les artères de la jambe sont touchées, on parle alors d'artérite des membres inférieurs avec le risque de gangrène. Si la carotide est touchée, il s'agit d'une artère qui irrigue le cerveau. Une partie du cerveau risque de manquer d'oxygène, l'accident vasculaire cérébral est alors imminent.

Des facteurs de risque à dépister

Le tabac est un facteur de risque majeur de l'artérite. Mais il y en a d'autres, à savoir le diabète, l'excès de cholestérol et l'hypertension. Certaines personnes ont aussi des prédispositions génétiques. Lorsque le traitement médicamenteux ne suffit plus, il faut intervenir pour dilater les artères bouchées.

La maladie de Horton : une maladie artérielle

La carotide n'est pas la seule artère qui nourrit le cerveau à pouvoir être lésée. D'autres artères sont concernées. C'est le cas de l’artère temporale dans la maladie de Horton.

La maladie de Horton est une maladie inflammatoire des vaisseaux qui touche les personnes de plus de 50 ans. Les causes exactes de la maladie de Horton ne sont pas encore bien connues. Il ne s'agit pas d'accumulation de déchets qui abîmeraient les artères mais plutôt d'une réaction auto-immune. Cela signifie que les défenses immunitaires de l'organisme attaquent ses cellules comme si elles étaient étrangères. Cette affection est caractérisé par la présence accrue dans la paroi de l'artère de cellules immunitaires appelées cellules géantes. L'autre nom de la maladie de Horton est d'ailleurs l'artérite à cellules géantes. ELle provoque céphalées, amaigrissement, fièvre, qui peuvent être accompagnées de troubles visuels (flou, vision double ou baisse de la vision) dans un tiers des cas et de douleurs articulaires chez la moitié des patients.

Le traitement de la maladie de Horton consiste à donner des médicaments (corticoïdes) qui vont lutter contre l'inflammation. Ils sont à prendre rapidement en cas de cécité brutale afin d'éviter qu'elle ne devienne permanente.

Des conseils pour votre santé. Contre toutes les maladies des artères, il faut avant tout changer ses habitudes : manger équilibré (pas trop gras, ni trop salé ou sucré), perdre du poids et faire du sport. En cas de tabagisme, il faut tout mettre en œuvre pour arrêter de fumer. Une seule cigarette par jour gène le fonctionnement des artères durant plusieurs heures.