Mélanome de l’uvée : un cancer détecté souvent trop tard

Ce cancer de l’œil, souvent méconnu, touche 500 à 600 nouveaux patients chaque année.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le mélanome de l’uvée est le cancer de l’œil le plus fréquent chez l’adulte. C’est un cancer mal connu dont les symptômes n’apparaissent que tardivement.

« Comme c’est une tumeur intra-oculaire, cela entraîne une baisse de l’acuité visuelle… Mais pas tout de suite ! » , explique le Pr Nathalie Cassoux, chef du service d’oncologie oculaire à l’Institut Curie.

Un cancer qui tarde à se montrer

« Au début le patient se plaint de peu de symptômes. Puis au fur et à mesure que la tumeur se développe, le patient peut développer des flashs lumineux, une baisse d’acuité visuelle, un trouble visuel, une déformation des images voir une amputation du champs visuel et au maximum une perte de toute vision de l’œil. »

De plus, ce cancer est souvent diagnostiqué trop tard. La maladie est peu connue, les patients tardent à consulter. La pénurie d’ophtalmologistes n’arrange en rien la situation.

Un traitement de pointe

Un simple un fond d’œil, réalisé assez tôt, permet pourtant de détecter le cancer et d’initier un traitement par radiothérapie. Le Pr Nathalie Cassoux précise : « On utilise des protons qui sont une irradiation ultra précise. Cela permet d’irradier uniquement le volume tumoral et donc de préserver les organes essentiels à la vision. »

Seuls deux centres sont habilités à délivrer ce traitement par protonthérapie. Sept autres centres de référence répartis à travers la France permettent d’assurer le diagnostic et le suivi.

Le patient peut perdre son oeil

Ce traitement reste le plus courant mais en cas d’atteinte grave, les médecins doivent intervenir plus lourdement. « Si vraiment on se retrouve avec une tumeur très volumineuse, nous sommes parfois obligés malheureusement d’enlever le globe oculaire », soupire la spécialiste.

La maladie peut engendrer une perte de la vue, de l’œil, mais peut aussi avoir des conséquences plus graves. Dans 30 % à 50 % des cas, des métastases peuvent se développer et compromettre la vie du patient.