Mastectomie : des cicatrices à l'oeuvre d'art

Une mastectomie peut laisser des cicatrices disgracieuses, engendrant une souffrance psychologique chez certaines femmes ayant eu recours à cet acte chirurgical. Depuis 2013, un collectif d’artistes met en avant sur Internet une alternative à la reconstruction mammaire : le tatouage.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Crédit : p.Ink
Crédit : p.Ink
Quelques unes des oeuvres réalisées dans le cadre de p.Ink (tous droits réservés aux artistes).
Quelques unes des oeuvres réalisées dans le cadre de p.Ink (tous droits réservés aux artistes).

En 2013, des tatoueurs nord-américains ont créé un compte sur le site Pinterest pour diffuser des créations d’un genre particulier : des tatouages destinés à masquer les cicatrices liés aux mastectomies. Au mois d’octobre de cette même année, ils ont coordonné un événement dédié à cette démarche : le Jour P.ink (jeu de mot entre pink, rose, et l’acronyme de Personnal Ink, encre personnelle).

En 2014, la seconde P.ink day a impliquée 37 artistes, qui ont réalisé des tatouages sur 38 femmes. L’opération a été financée grâce à une levée de fonds sur Internet.

"On vous a probablement dit qu’il n’y avait qu’une alternative : reconstruction, ou pas de reconstruction. Il existe une troisième option : le tatouage", expliquait l'un des coordinateurs du projet aux bénéficiaires de l'opération.

Dans une vidéo réalisée à l'occasion de ce P.ink day (ci-dessous), une femme témoigne : "pour la chirurgie reconstructrice, les docteurs disent que l’une des possibilités est de créer un faux téton, coloré par tatouage. Cela ne m’inspirait pas du tout. Mais à l’instant où j’ai entendu parler du P.ink day, j’ai su que c’était quelque chose que je pouvais faire !"

Sous l’aiguille d’un artiste tatoueur, la cicatrice peut disparaître ou se transformer en élément de l’œuvre d’art. La poitrine des survivantes du cancer devient oeuvre d’art, et sujet de fierté, voire d’admiration.

Le travail du collectif est à découvrir sur son site, sur sa page Facebook, sur Pinterest et sur Twitter.

En 2013, le syndicat national des dermatologues avait toutefois fait une mise en garde sur certaines encres, rappelant les risques infectieux, allergiques des encres, voire cancérogènes lorsque les concentrations en chrome, cobalt étaien élevées, ainsi que les conséquences en cas de maladies de peau (vitiligo, psoriasis, grains de beauté,...).