Cancer du sein : un nouveau médicament pour limiter les récidives

Les cancers du sein associés aux mutations BRCA1 et BRCA2 sont plus à risques de récidive et de métastases. Un médicament, l’olaparib, pris après les traitements standards du cancer, permettrait de limiter ces risques.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Image d'illustration.  —  Crédits Photo : © Jacek Chabraszewski / Shutterstock

Il était déjà utilisé contre les récidives du cancer de l’ovaire. L’olaparib, une molécule connue sous le nom commercial de Lynparza semble aussi faire ses preuves contre les récidives de certains cancers du sein.

C’est ce que montrent les résultats de l’essai clinique OlympiA, publiés dans le New England Journal of Medicine (NEJM) le 3 juin et présentés au célèbre congrès annuel d’oncologie, l’ASCO, le 6 juin.

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Cancers du sein BRCA1 et BRAC2

Ce traitement ne vise pas tous les cancers du sein, mais seulement les cancers des femmes porteuses des mutations génétiques BRCA1 et BRCA2. Ces mutations, qui prédisposent à un risque accru de cancers du sein, existent dans 5 à 10% de ces cancers.

Et quand la maladie est associée à ces mutations, elle est souvent plus agressive, et à plus haut risque de récidive et de métastases.

C’est pourquoi ces cancers du sein nécessitent généralement d’autres traitements que les traitements dits "standards" que sont la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie.

Empêcher les cellules cancéreuses de se réparer

Parmi ces autres traitements, il y a donc l’olaparib, qui est appelé un "inhibiteur de la PARP". Il empêche les cellules cancéreuses de réparer leur ADN. Lorsqu’elles procèdent à ces réparations, elles restent en vie.

Or si on les en empêche, avec de l’olaparib par exemple, elles finissent par mourir.

86% de survie à trois ans

Pour vérifier l’efficacité de ce traitement contre ces cancers du sein particuliers, l’essai clinique international OlympiA a recruté 1.836 patientes, réparties dans 420 centres à travers 23 pays, entre juin 2014 et mai 2019. Ces femmes ont reçu de façon aléatoire soit de l’olaparib, soit un placebo.

Résultat : au bout de trois ans de traitement, 86% des patientes qui avaient reçu de l’olaparib étaient en vie, sans récidive du cancer du sein ni métastase. Ce n’était le cas que pour 77% des patientes qui avaient reçu le placebo.

Traquer les mutations pour choisir le traitement

L’olaparib était également associé à 27 décès de moins que le placebo. Mais les chercheurs estiment qu’un suivi plus long est encore nécessaire pour évaluer l’impact du médicament sur la survie globale des patientes.

En attendant, ce qui est certain pour les chercheurs, c’est que l’olaparib améliore significativement la survie lorsqu’il est administré pendant un an comme traitement "adjuvant", après la fin des traitements standard comme la chimiothérapie, la chirurgie et la radiothérapie.

A condition que les patientes soient testées pour ces deux gènes. Ainsi, pour les signataires de l’étude, le séquençage des mutations BRCA1 et BRCA2 est en train de devenir un marqueur important pour sélectionner le bon traitement contre le cancer du sein.