Famille : les grand-mères, encore plus précieuses qu’elles n’y paraissent ?

A quelques jours de leur fête, deux nouvelles études montrent que la proximité des grand-mères en bonne santé jouerait un rôle à la fois sur la fécondité des femmes et sur la survie des petits-enfants.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Famille : les grand-mères, encore plus précieuses qu’elles n’y paraissent ?
©Pixabay/brfcs

Pour "vivre heureux avec beaucoup d'enfants" selon la formule consacrée, vivons... proche de notre grand-mère ? Deux études publiées le 7 et le 18 février 2019 dans Current Biology soutiennent une théorie scientifique appelée "hypothèse de la grand-mère". Selon cette idée, les femmes ménopausées, même si elles ne se reproduisent plus directement, pourraient continuer à transmettre leurs gènes en aidant leurs propres enfants à avoir eux-mêmes des descendants. Mieux, elles participeraient à la bonne santé de ces petits-enfants.

La survie des enfants augmente si leur grand-mère est jeune

La première de ces deux études a été conduite par des chercheurs de l’université de Turku en Finlande. Ils se sont appuyés sur les données d’un registre finlandais des paroissiens nés entre 1731 et 1895, soit 5 815 enfants. Leurs résultats montrent que dans ces familles, plus une grand-mère était jeune et en bonne santé, plus la chance de survie de sa descendance au cours de la petite enfance était élevée.
Plus précisément, si les grand-mères qui vivaient à proximité de leur famille avaient entre 50 et 75 ans, leurs petits-enfants âgés de 2 à 5 avaient 30% de chance en plus de survivre que ceux qui n’avaient pas de grand-mère.

Plus la grand-mère est proche, plus la mère a d’enfants

La deuxième étude, menée par des biologistes des universités canadiennes de Sherbrooke et de Montréal s’est quant à elle intéressée à l’intérêt de la proximité entre les grand-mères et leurs petits enfants. Les scientifiques ont épluché le Registre de la Population du Québec Ancien (RPQA) qui a recueilli les données de 3 382 grand-mères et 56 767 petits-enfants qui ont vécu entre 1608 et 1799. Résultat : plus les grand-mères maternelles vivaient loin de leur fille, moins celles-ci faisaient d’enfants. Ils ont même chiffré ces résultats en remarquant que le nombre d’enfants par femme chutait en moyenne de 0,5 tous les 100 km de distance séparant la grand-mère de sa fille.

Ces deux études valorisent l'importance des grand-mères, mais se réfèrent à une époque située entre le 17e et le 19e. Les conditions de vie y étaient très différentes puisqu'aujourd’hui, les couples en général vivent plus éloignés de leurs aïeux, ont accès à la contraception et à la médecine pédiatrique. Mais si dans un ou deux siècles, des chercheurs réalisent le même type d'étude avec nos familles contemporaines, on peut imaginer que le rôle des grand-parents apparaisse aussi comme très précieux. Prenons l'exemple d'un couple dans lequel les deux parents travaillent à temps plein, avec des horaires difficilement compatibles avec ceux d'une crèche ou d'un(e) assistant(e) maternel(le).... Leur nombre d'enfants est aussi susceptible d'être lié à la proximité et l'aptitude de leur parents à s'en occuper !