Quelle est la meilleure méthode pour apprendre à lire ?

Comment apprendre à lire ? Faut-il choisir la méthode syllabique ou la méthode globale ? Le débat qui semblait clos vient d'être relancé par le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Quelle méthode privilégier pour apprendre à lire à l'école ? En 2017, 800.000 enfants sont rentrés au CP. Au même moment, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a relancé une polémique. En se prononçant pour un apprentissage de la lecture fondé sur la méthode syllabique, il a réveillé un sempiternel débat, une querelle pédagogique entre méthode syllabique et méthode globale que les enseignants pensaient enterrés depuis longtemps.

Apprendre à lire est un moment essentiel dans la vie d'un enfant. Aujourd'hui, les enseignants choisissent leur méthode et dans 90% des cas, ils utilisent ce qu'on appelle une méthode mixte : d'abord l'enfant apprend à photographier un mot dans sa globalité, il associe à ce mot une image. La méthode se fonde surtout sur la mémoire visuelle (méthode idéo-visuelle). Enfin, il décortique le mot, décode les syllabes et se rend compte que certaines lettres ensemble forment des sons que l'on retrouve ensuite dans d'autres mots (méthode syllabique).

Dans un laboratoire de neurosciences cognitives, les chercheurs étudient depuis une vingtaine d'années comment le cerveau apprend à lire. Résultat : on sait qu'au cours de l'apprentissage c'est tout un réseau de la lecture qui se crée, de la vision du mot à sa compréhension. Et c'est l'automatisation des processus qui permet à l'enfant de savoir lire couramment.

Certains enseignants utilisent une méthode basée sur l'apprentissage du code, c'est-à-dire les correspondances entre lettres et sons. Une technique gestuelle aide aussi les enfants au début pour entrer dans la lecture. En tout, ces enseignants s'appuient sur trois approches différentes : "Cette méthode est intéressante car elle mobilise trois styles cognitifs différents : l'auditif pour le son que produit la lettre, le visuel pour la reconnaissance de la lettre et le kinesthésique pour le geste qui est associé à un son produit par une lettre. Cela permet aux élèves qui sont différents de se retrouver plus dans un style que dans un autre", explique Pierre-Jason Ennelin, professeur des écoles.

Chaque enseignant est libre de choisir sa méthode et ses activités de compréhension selon les besoins de ses élèves. Mais aujourd'hui, à l'entrée en Sixième, 20% des enfants ont des difficultés à lire : "Si l'école se contente de faire déchiffrer les enfants, un certain nombre d'entre eux vont être très vite en échec. Parce qu'il faut déchiffrer mais aussi faire du sens", souligne Francette Popineau, co-secrétaire générale du SNUIPP-FSU, Syndicat National Unitaire des Instituteurs, Professeurs des Écoles et PEGC.

Bien apprendre à décortiquer les mots et comprendre, difficile de trancher sur une méthode de lecture idéale. Reste une chose essentielle : transmettre aux enfants le virus de la lecture.