Cancers pédiatriques en Loire-Atlantique : les modalités de l’enquête définies

Une enquête épidémiologique a été ouverte à Sainte-Pazanne, en Loire-Atlantique, suite à un excès de cas de cancers chez les enfants et adolescents. Les étapes de cette enquête sont désormais dévoilées.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
"C'est le dernier des tabous", souligne Adrien Taquet, le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles. Il vient de mettre en place une commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants.
"C'est le dernier des tabous", souligne Adrien Taquet, le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance et des familles. Il vient de mettre en place une commission indépendante sur les violences sexuelles faites aux enfants.  —  Crédits Photo : © Pixabay /Rudy and Peter Skitterians

"On a le sentiment d'avoir été entendus. (...) C'était un échange constructif". Johann Pailloux, membre du collectif "Stop aux cancers de nos enfants", est satisfait. Hier mardi 21 mai, à Nantes, le premier comité de suivi sur les cancers de Sainte-Pazanne a décidé du périmètre et des étapes de l’enquête épidémiologiques lancée pour expliquer la présence de plusieurs cas de cancers pédiatriques dans cette commune de 6.500 habitants et ses environs.

Le collectif avait alerté les autorités sanitaires du nombre anormalement élevé d'enfants malades dans ce secteur.

L’Agence Régionale de Santé (ARS) Pays de la Loire avait annoncé le 29 mars 2019 saisir Santé publique France pour lancer une enquête épidémiologique suite à la survenue de plusieurs cas de cancers pédiatriques

Une enquête de terrain et une enquête épidémiologique

Pour essayer de comprendre, les investigations seront déclinées en deux axes: d'abord une enquête sur le terrain auprès des familles signalées, diligentée par l'Agence régionale de santé (ARS) Pays de la Loire et la direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), puis une enquête épidémiologique approfondie, menée par Santé Publique France.

Lors de la première phase, des bureaux d'études réaliseront des prélèvements d'eau et d'air, étudieront plusieurs paramètres comme les champs magnétiques, analyseront d'anciens sites industriels et les principaux lieux de vie des enfants, a indiqué l'ARS. "C'est ce qu'on appelle des levées de doutes sur un certain nombre de sites sur lesquels nous avons eu des signalements", a déclaré Nicolas Durand, directeur général adjoint de l'ARS Pays de la Loire.

La seconde phase dédiée à l'enquête s'accompagnera d'un questionnaire élaboré d'ici la fin du mois à destination des familles concernées et incluses dans le périmètre des sept communes retenues.

Un travail concentré sur Saint-Pazanne et six communes limitrophes

"Nous allons investiguer les cas de cancers pédiatriques diagnostiqués sur une période de temps allant de 2015 à 2019 sur la commune de Sainte-Pazanne et les communes limitrophes", à savoir Port-Saint-Père, Saint-Mars-de-Coutais, Machecoul-Saint-Même, Villeneuve-en-Retz, Saint-Hilaire-de-Chaléons et Rouans, a listé Lisa King, de Santé publique France.

Des réunions de suivi tous les mois

Treize cas, dont trois mortels, ont été recensés par le collectif. Mais ces chiffres ne sont pas encore stabilisés ni confirmés par les autorités de santé, qui ont cependant reconnu "un excès de cas" entre 2015 et 2017, sans en définir la cause.

Une multitude de facteurs potentiels sont dans le viseur: les lignes à haute tension, les ondes des téléphones, les pesticides, le stress, une pollution des nappes phréatiques, le radon, ce gaz naturel présent dans la région...

Le comité de suivi se réunira tous les mois jusqu'à la rentrée scolaire de septembre, échéance fixée à Santé Publique France pour remettre les conclusions de son enquête.