Grève : le ras-le-bol des sages-femmes

Plusieurs syndicats de sages-femmes ont appelé à la grève aujourd'hui. Marie-Anne Poumaer, présidente de l’Union Nationale Syndicale des Sages-Femmes, nous explique les revendications de ces soignantes.

Lucile Boutillier
Rédigé le , mis à jour le
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Manque d’effectif et de reconnaissance auxquelles s'ajoutent des fermetures de maternités et de lits. Pour toutes ces raisons, les syndicats de sages-femmes ont organisé plusieurs grèves le 26 janvier, le 10 février et enfin ce 24 février. 

« Nous voulons que les effectifs soient revus », explique Marie-Anne Poumaer, présidente de l’Union Nationale Syndicale des Sages-Femmes (UNSSF). « Aujourd'hui, une sage-femme s’occupe de tellement de choses en même temps qu’elle n’est pas assez disponible pour accompagner toutes les patientes. »

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Mauvaise prise en charge des patientes

Certains témoignages de sages-femmes dénoncent une charge de travail importante qui les conduit à une forme de maltraitance avec leurs patientes. « Les sages-femmes sont débordées. Le mot ‘maltraitant' est fort, mais adapté. Nous n'avons pas le temps d’être bienveillantes, et nous ne sommes pas la seule profession médicale à le regretter. Nous n’arrivons pas à être dans l’accompagnement humain. »

D’après Anne-Marie Poumaer, ce problème concerne particulièrement les sages-femmes dans les établissements hospitaliers et les maternités. "En maternité, il y a quatre, cinq, six patientes en même temps dans un bloc d’accouchement. Nous n'avons pas le temps de nous attarder avec l’une ou l’autre. » Améliorer les conditions de travail des sages-femmes signifierait améliorer les conditions de prise en charge des patientes, explique la présidente.

Reconnaissance de la profession

Le métier de sage-femme est aujourd'hui classé dans les professions non-médicales. Pourtant, d’après la présidente du syndicat, « Dans les faits, nous sommes autonomes, en ce qui concerne la grossesse physiologique ou la gynécologie de prévention (frottis, examen des seins, contraception, et IVG médicamenteux). »

Marie-Anne Poumaer ajoute qu'une femme peut être suivie par une sage-femme de sa déclaration de grossesse à son accompagnement, après la naissance. « Les sages-femmes s’occupent des dépistages. Elles travaillent avec les autres professions médicales à la moindre anomalie », précise-t-elle.

Selon la présidente de l’UNSSF, classer les sages-femmes dans la catégorie des professions médicales permettrait de revaloriser leurs salaires : « Les sages-femmes sont sous-payées par rapport à leurs compétences et leurs études. » Le ministère de la Santé reçoit les représentants des syndicats ce 24 février pour en discuter.