"Fury Room" : tout casser pour déstresser

Et si vous combattiez votre stress en cassant tout ce que vous voulez dans une salle prévue à cet effet ? En France, la première "Fury Room" a ouvert ses portes en octobre 2017 à Paris. Nous l'avons testée pour vous.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Rédigé le , mis à jour le

Le concept serait né au Japon, au pays où l'on meurt parfois d'un excès de travail. Il fait désormais son entrée en France. Il s'agit de défouloirs ("fury room"), où il est permis de passer ses nerfs et de tout casser dans une pièce sécurisée, moyennant finance. La première "fury room" française a ouvert ses portes en octobre 2017 à Paris. "La salle de casse est un endroit où l'on vient pour tout casser. Notamment des choses de la vie quotidienne comme des écrans d'ordinateur, des claviers, de la vaisselle… On casse pour déstresser et s'amuser", explique Aurélie Bézard, cogérant d'une fury room.

Evacuer sa colère certes mais en toute sécurité, c'est le principe de ce lieu. Première étape, contre les éclats de verre et autres objets tranchants, il faut bien s'équiper : combinaison, chaussures à coque, plastrons, protections et casque... Mais un guerrier n'est rien sans son arme. Dans la salle de casse, vous avez le choix : pied de biche, batte de baseball...

La deuxième étape consiste à sélectionner les objets sur lesquels vous souhaitez reporter votre colère : écrans et claviers d'ordinateurs, vaisselle... Le stock est récupéré dans des casses ou dans la rue. Le prix de la séance dépend du nombre d'objets cassés. Les formules vont de 10 à 100 euros.

Tout casser pour déstresser, une nouvelle méthode thérapeutique ?

En trois mois d'existence, le concept a déjà séduit plus de 600 personnes à Paris. Ils ont entre 20 et 40 ans, viennent entre amis, en couple ou simplement seuls pour oublier leurs soucis, se défouler, évacuer leur colère et leur stress.

Si la méthode fait du bien, peut-elle pour autant prétendre à devenir une thérapie ? Elise Anckaert, psychologue, aide les athlètes de l'INSEP à mieux gérer leur stress. Pour elle, ces séances présenteraient un effet bénéfique mais uniquement à court terme : "L'agressivité est inhérente à l'humain. Il faut en faire quelque chose. Et avec la "fury room", on casse mais il n'y a pas de conséquence, ce qui est très intéressant. Cela permet de récupérer un sentiment de maîtrise sur ce que l'on subit et que l'on ne maîtrise pas tout le temps".

Loin d'être une aide pour surmonter ses problèmes, ces salles de casse permettent au moins de décharger sa colère sans risque et culpabilité aucune. Deux autres défouloirs s'apprêtent à ouvrir leurs portes à Nantes et Bordeaux.