Salades d'été : méfiez-vous des ingrédients aux étiquettes trompeuses

L'industrie agroalimentaire nous raconte des salades... C'est le constat de l'ONG Foodwatch. Elle dénonce dix arnaques à l'étiquette sur les produits phares de nos salades estivales.

La rédaction d'Allo Docteurs
La rédaction d'Allo Docteurs
Rédigé le , mis à jour le
Salades d'été : méfiez-vous des ingrédients aux étiquettes trompeuses
©Daniel Vincek

Des olives de Provence, du melon des Charentes, des crudités made in France... Cocorico ! Le terroir est à l'honneur sur les tables estivales. Et le marketing ne se prive pas de nous le rappeler. Méfiez-vous toutefois des étiquettes ! Des lardons bio au nitrite de sodium, en passant par la vinaigrette sans moutarde, et encore moins de Dijon... Les appellations sont trompeuses. L'ONG Foodwatch a fait le tour des supermarchés et passé au crible dix produits. Voici les conclusions de son étude publiée lundi 6 août 2018.


©Foodwatch

  • « Crudités Mélangées Florette, chou blanc, carotte & céleri branche »

Un drapeau bleu blanc rouge apposé sur le sachet fait office de certificat... À tort ! Florette s'approvisionne en France, mais aussi en Espagne et en Grande-Bretagne. L'indication "préparées en France" est donc fallacieuse.

  • « Cranberries séchées Ocean Spray »

A priori, aucun doute, le sachet ne contient que des canneberges. C'est sans compter sur le sucre... naturel bien sûr, mais aussi ajout : ce produit contient 74% de sucre.

  • « Knacki Herta 100% poulet fumage traditionnel au Bois de Hêtre »

Foodwatch accorde un zéro pointé à ce produit supposé 100% poulet. Dans sa composition, peu de chair, surtout de la peau de volaille et de la viande grattée sur la carcasse.

  • « Olives vertes dénoyautées « provençales », Herbes de Provence, Tropic Apéro en Provence »

Les herbes de Provence vantées en gros caractères sur le paquet ne représentent en réalité que 0,1% du produit... Quant aux olives, elles sont importées.

  • « Allumettes fumées Bio -25% de sel, Fleury Michon »

Des lardons bio, peut-être, mais certainement pas plus sains... Malgré les "-25% de sel" affichés, ces allumettes sont plus salées que leurs voisines de rayon en gamme non-bio. Comme les Knacki, également épinglées, elles contiennent des nitrites de sodium, un additif controversé.

  • « Le melon charentais »

Contrairement à ce qu'il laisse entendre, il n'a souvent de charentais que le nom. En effet, le melon charentais peut être cultivé en France, comme à l'étranger. Il faut donc se référer à la mention d'origine – obligatoire – pour connaître sa véritable provenance.

  • « Moutarde vinaigrette légère Amora »

C'était un pari osé. Amora l'a remporté ! L'entreprise est parvenue à fabriquer une vinaigrette à la moutarde... sans moutarde, ou presque (0,7% précisément).

  • « Champignons Blancs de Paris »

Cette appellation ne garantit en rien l'origine des champignons, qui peuvent venir de partout dans le monde, y compris très loin de Paris... Il faut là aussi se référer à la mention d'origine pour connaître sa provenance exacte.

  • « Viande des Grisons, Aoste »

"Fabrication au coeur du canton des Grisons, en Suisse". En voilà une promesse dépaysante ! Le consommateur n'est visiblement pas le seul à voyager. Le boeuf aussi. En effet, la viande utilisée par Aoste est estampillée "UE ou hors UE". Elle peut donc provenir du monde entier.

  • « Suprêmes au goût frais de Homard, Coraya »

Les consommateurs avertis ne s'attendaient sans doute pas à ce que le raffiné crustacé face réellement partie de la recette. La mention "Au goût de..." leur avait probablement mis la puce à l'oreille. Ils ont raison : ce surimi ne contient pas la moindre trace de homard. Pas même sous forme d'arôme, ce qui est plus étonnant. Pourtant, d'après l'ONG, ce produit coûte presque deux fois plus cher au kilo que le surimi Coraya "L'Original" et il contient du glutamate, un additif controversé.

Parce que le fabriquant induit les consommateurs en erreur, Foodwatch a lancé une pétition pour mettre un terme à ces astuces marketing. Elle a recueilli mercredi plus de 10.000 signatures.


©Foodwatch