Le poisson pendant les fêtes, à quelle dose ?

Le poisson, star des fêtes de fin d’années, est riche en acides gras essentiels. Mais il peut également contenir des métaux lourds.

La rédaction d'Allo Docteurs
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Le poisson est riche en acides gras, mais il peut contenir des traces de métaux lourds. Photo on Visual Hunt
Le poisson est riche en acides gras, mais il peut contenir des traces de métaux lourds. Photo on Visual Hunt

Saumon, sole, saint-pierre… les poissons sont des incontournables de repas de fêtes de fin d’année. Réputés pour leurs bienfaits, ils sont très souvent loués pour leur apport en oméga-3 et leur faible teneur en graisses saturées. Mais attention ! Consommé en trop grande quantité, le poisson peut aussi devenir un aliment à risque.

Les produits de la mer sont en effet reconnus pour leurs nombreuses qualités nutritionnelles : ils contiennent des vitamines B3 (qui apportent de l’énergie), des vitamines D (qui aident à la fixation du calcium sur les os), des vitamines E (qui agissent comme antioxydants), mais aussi de l’iode et du magnésium. Cependant, certaines espèces sont contiennent des polluants. D'après l'Organisation mondiale de la santé, l'espadon, le marlin, le thon, la raie ou la lotte sont riches en mercure. Cette substance, absorbée en grande quantité, peut provoquer des atteintes du système nerveux et des reins. Le méthylmercure a par ailleurs été classé par le Centre international de recherche sur le cancer comme cancérogène possible.

Des traces d’aluminium, d’antimoine ou d’arsenic dans les produits de la mer

Des données corroborées par Santé Publique France, qui a publié le 19 décembre une étude commanditée par les ministères de la Santé et de l’Environnement sur l’exposition des femmes enceintes françaises aux métaux et métalloïdes. L’agence de santé a en effet trouvé des traces d’aluminium, d’antimoine, d’arsenic, de cobalt, de mercure, de nickel et de plomb dans des prélèvements effectués sur des femmes enceintes. En outre, les niveaux d’imprégnation au mercure et à l’arsenic qu’elle a observés étaient plus élevés que ceux retrouvés chez les femmes américaines et canadiennes. Santé Publique France explique – en partie – cette situation par une consommation de fruits de mer plus importante chez les Françaises.

"On voit qu'il y a toujours une accumulation de PCB [polychlorobiphényles, des composés toxiques et écotoxiques] car ce sont des polluants persistants et ils sont toujours dans les fleuves et les sédiments", alerte Pierre Souvet, président de l'Association Santé Environnement de France. Selon lui, "il faut éviter les poissons de fin chaîne alimentaire, c'est-à-dire le thon ou l'espadon". Un constat partagé par Ifremer, dont les dernières analyses ont révélé la présence de DDT [dichlorodiphényltrichloroéthane, produit chimique aux propriétés insecticides et acaricides] dans plusieurs produits de la mer.

Aiglefin et saumon : allez-y !

Aussi depuis 2017, le Programme national nutrition santé conseille-t-il de limiter sa consommation de poisson à deux portions par semaine. Néanmoins, pour se rassurer, on peut toujours se référer au dernier rapport du Biodiversity Research Institute et du Zero mercury working group. Ces derniers ont classé les différentes espèces en fonction de leur dangerosité pour la santé. Parmi ceux qui ne doivent, en aucun cas, être mangés : le marlin, le maquereau roi, l'espadon ou le thon rouge. Le thon albacore, le mérou ou merlu peuvent quant à eux être consommés une fois par mois. Enfin, parmi les poissons les plus sains – et qui peuvent donc être consommés plusieurs fois par semaine – on retrouve le bar, l'anchois, le chinchard, la sardine et le fletan. L'aiglefin et le saumon peuvent pour leur part être consommés sans restriction. Vous savez désormais quoi privilégier pour le Nouvel an…